, les _brissotins_, etc.... Sur-le-champ les girondins
demanderent la reorganisation du ministere de la guerre, que Pache, par sa
faiblesse envers les jacobins, avait mis dans l'etat le plus deplorable.
Apres de violentes discussions, Pache fut renvoye comme incapable. Ainsi
les deux chefs qui partageaient le ministere, et dont les noms etaient de
venus les deux points opposes de ralliement, furent exclus du
gouvernement. La majorite de la convention crut avoir fait par la quelque
chose pour la paix, comme si en supprimant les noms dont se servaient les
passions ennemies, ces passions elles-memes n'eussent pas du survivre pour
trouver des noms nouveaux et continuer de se combattre. Beurnonville,
l'ami de Dumouriez, et surnomme l'_Ajax francais_, fut appele a
l'administration de la guerre. Il n'etait connu encore des partis que par
sa bravoure; mais son attachement a la discipline allait bientot le mettre
en opposition avec le genie desordonne des jacobins. Apres ces mesures, on
mit a l'ordre du jour les questions de finances, qui etaient les plus
importantes dans ce moment supreme ou la revolution avait a lutter avec
toute l'Europe. En meme temps on decida que dans quinze jours au plus tard
le comite de constitution ferait son rapport, et qu'immediatement apres on
s'occuperait de l'instruction publique. Un grand nombre d'hommes, qui ne
comprenaient pas la cause des troubles revolutionnaires, se figuraient que
c'etait le defaut de lois qui amenait tous les malheurs de l'etat, et que
la constitution remedierait a tous les desordres. Aussi une partie des
girondins et tous les membres de la Plaine ne cessaient de demander la
constitution, et de se plaindre des retards qu'on y apportait, en disant
que leur mission etait de constituer. Ils le croyaient en effet; ils
s'imaginaient tous qu'ils n'avaient ete appeles que pour ce but, et que
cette tache pouvait etre terminee en quelques mois. Ils n'avaient pas
encore compris qu'ils etaient appeles, non a constituer, mais a combattre;
que leur terrible mission etait de defendre la revolution contre l'Europe
et la Vendee; que bientot, de corps deliberant qu'ils etaient, ils
allaient se changer en une dictature sanglante, qui tout a la fois
proscrirait les ennemis interieurs, livrerait des batailles a l'Europe et
aux provinces revoltees, et se defendrait en tous sens par la violence;
que leurs lois, passageres comme une crise, ne seraient considerees que
comme des mouvemens de colere; e
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