s a ete souvent interrompu par de vifs applaudissemens.
NOTE 2, PAGE 80.
_Recit de la visite que Marat fit a Dumouriez chez mademoiselle Candeille,
extrait du_ Journal de la Republique francaise, _et ecrit par Marat
lui-meme dans son numero du mercredi 17 octobre 1792_.
_Declaration de_ l'Ami du Peuple.
"Moins etonne qu'indigne de voir d'anciens valets de la cour, places par
suite des evenemens a la tete de nos armees, et depuis le 10 aout
maintenus en place par l'influence, l'intrigue et la sottise, pousser
l'audace jusqu'a degrader et traiter en criminels deux bataillons
patriotes, sous le pretexte ridicule, et tres probablement faux, que
quelques individus avaient massacre quatre deserteurs prussiens, je me
presentai a la tribune des Jacobins pour devoiler cette trame odieuse, et
demander deux commissaires distingues par leur civisme pour m'accompagner
chez Dumouriez, et etre temoins de ses reponses a mes interpellations. Je
me rendis chez lui avec les citoyens Bentabole et Monteau, deux de mes
collegues a la convention. On nous repondit qu'il etait au spectacle et
qu'il soupait en ville.
"Nous le savions de retour des Varietes; nous allames le chercher au club
du D. Cypher, ou l'on nous dit qu'il devait se rendre: peine perdue. Enfin
nous apprimes qu'il devait souper rue Chantereine, dans la petite maison
de Talma. Une file de voitures et de brillantes illuminations nous
indiquerent le temple ou le fils de Thalie fetait un enfant de Mars. Nous
sommes surpris de trouver garde nationale parisienne en dedans et en
dehors. Apres avoir traverse une antichambre pleine de domestiques meles a
des heiduques, nous arrivames dans un salon rempli d'une nombreuse societe.
"A la porte etait Santerre, general de l'armee parisienne, faisant les
fonctions de laquais ou d'introducteur. Il m'annonce tout haut des
l'instant qu'il m'apercoit, indiscretion qui me deplut tres fort, en ce
qu'elle pouvait faire eclipser quelques masques interessans a connaitre.
Cependant j'en vis assez pour tenir le fil des intrigues. Je ne parlerai
pas d'une dizaine de fees destinees a parer la fete. Probablement la
politique n'etait pas l'objet de leur reunion. Je ne dirai rien non plus
des officiers nationaux qui faisaient leur cour au grand general, ni des
anciens valets de la cour qui formaient son cortege, sous l'habit
d'aides-de-camp. Enfin je ne dirai rien du maitre du logis qui etait au
milieu d'eux en costume d'histrion. Mais je
|