iculier. Je portai la parole, et voici notre entretien mot pour mot:
"Nous sommes membres de la convention nationale, et nous venons, monsieur,
vous prier de nous donner des eclaircissemens sur le fond de l'affaire des
deux bataillons, le Mauconseil et le Republicain, accuses par vous d'avoir
assassine de sang-froid quatre deserteurs prussiens. Nous avons parcouru
les bureaux du comite militaire et ceux du departement de la guerre; nous
n'y avons pas trouve la moindre preuve du delit, et personne ne peut mieux
nous instruire de toutes ces circonstances que vous.--Messieurs, j'ai
envoye toutes les pieces au ministre.--Nous vous assurons, monsieur, que
nous avons entre les mains un memoire fait dans ses bureaux et en son nom,
portant qu'il manque absolument de faits pour prononcer sur ce pretendu
delit, et qu'il faut s'adresser a vous pour en avoir.--Mais, messieurs,
j'ai informe la convention, et je me refere a elle.--Permettez-nous,
monsieur, de vous observer que les informations donnees ne suffisent pas,
puisque les comites de la convention, auxquels cette affaire a ete
renvoyee, ont declare dans leur rapport qu'ils etaient dans
l'impossibilite de prononcer, faute de renseignemens et de preuves du
delit denonce. Nous vous prions de nous dire si vous etes instruit du fond
de l'affaire.--Certainement, par moi-meme.--Et ce n'est pas par une
denonciation de confiance faite par vous sur la foi de M. Duchaseau?
--Mais, messieurs, quand je dis quelque chose, je crois devoir etre cru.
--Monsieur, si nous pensions la-dessus comme vous, nous ne ferions pas la
demarche qui nous amene. Nous avons de grandes raisons pour douter;
plusieurs membres du comite militaire nous annoncent que ces pretendus
Prussiens sont quatre Francais emigres.--Eh bien, messieurs, quand cela
serait...--Monsieur, cela changerait absolument l'etat de la chose, et
sans approuver d'avance la conduite des bataillons, peut-etre sont-ils
absolument innocens; ce sont les circonstances qui ont provoque le
massacre qu'il importe de connaitre; or, des lettres venues de l'armee
annoncent que ces emigres ont ete reconnus pour espions envoyes par
l'ennemi, et qu'ils se sont meme revoltes contre les gardes nationaux.
--Comment, monsieur, vous approuvez donc l'insubordination des soldats?
--Non, monsieur, je n'approuve point l'insubordination des soldats, mais
je deteste la tyrannie des chefs: j'ai trop lieu de croire que c'est ici
une machination de Duchaseau contre les b
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