pplaudi_.)
"Je conclus a ce que la motion de Bourdon soit rejetee, et que l'on se
contente d'ecrire aux societes affiliees pour leur apprendre la difference
que nous mettons entre Marat et Robespierre." (_Applaudi_.)
"La societe arrete qu'elle ne se servira plus du terme d'affiliation, le
regardant comme injurieux a l'egalite republicaine; elle y substitue le
mot fraternisation. La societe arrete ensuite que Marat ne sera point raye
du tableau de ses membres, mais qu'il sera fait une circulaire a toutes
les societes qui ont le droit de fraternisation, une circulaire dans
laquelle on detaillera les rapports, ressemblances, dissemblances,
conformites et difformites qui peuvent se trouver entre Marat et
Robespierre, afin que tous ceux qui fraternisent avec les jacobins
puissent prononcer avec connaissance de cause sur ces deux defenseurs du
peuple, et qu'ils apprennent enfin a separer deux noms qu'a tort ils
croient devoir etre eternellement unis.
NOTE 5, PAGE 40.
Voici un extrait des Memoires de Garat, non moins curieux que le
precedent, et qui est la peinture la plus juste qu'on ait faite de
Robespierre, et des soupcons qui le tourmentaient. C'est un entretien:
"A peine Robespierre eut compris que j'allais lui parler des querelles de
la convention:--Tous ces deputes de la Gironde, me dit-il, ce Brissot, ce
Louvet, ce Barbaroux, ce sont des contre-revolutionnaires,
des conspirateurs.--Je ne pus m'empecher de rire, et le rire qui m'echappa
lui donna tout de suite de l'aigreur.
--Vous avez toujours ete _comme cela_. Dans l'assemblee constituante, vous
etiez dispose a croire que les aristocrates aimaient la revolution.--Je
n'ai pas ete tout a fait _comme cela_. J'ai pu croire tout au plus que
quelques nobles n'etaient pas aristocrates. Je l'ai pense de plusieurs, et
vous-meme vous le pensez encore de quelques-uns. J'ai pu croire encore que
nous aurions fait quelques conversions parmi les aristocrates memes, si
des deux moyens qui etaient a notre disposition, la raison et la force,
nous avions employe plus souvent la raison, qui etait pour nous seuls, et
moins souvent la force, qui peut etre pour les tyrans. Croyez-moi,
oublions ces dangers que nous avons vaincus, et qui n'ont rien de commun
avec ceux qui nous menacent aujourd'hui. La guerre se faisait alors entre
les amis et les ennemis de la liberte; elle se fait aujourd'hui entre les
amis et les ennemis de la republique. Si l'occasion s'en presentait, je
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