ersaires. Attaquer la representation nationale
etait un acte d'audace difficile, et ils ne s'etaient pas encore habitues
a cette idee. Il y avait bien une trentaine d'agitateurs qui osaient et
proposaient tout dans les sections, mais ces projets etaient desapprouves
par les jacobins, par la commune, par les Montagnards, qui, tous les jours
accuses de conspirer, s'en justifiant tous les jours, sentaient que des
propositions de cette espece les compromettaient aux yeux de leurs
adversaires et des departemens. Danton, qui avait pris peu de part aux
querelles des partis, ne songeait qu'a deux choses: a se garantir de toute
poursuite pour ses actes revolutionnaires, et a empecher la revolution de
retrograder et de succomber sous les coups de l'ennemi. Marat lui-meme, si
leger et si atroce quand il s'agissait des moyens, Marat hesitait; et
Robespierre, malgre sa haine contre les girondins, contre Brissot, Roland,
Guadet, Vergniaud, n'osait songer a une attaque contre la representation
nationale; il ne savait a quel moyen s'arreter, il etait decourage, il
doutait du salut de la revolution, et disait a Garat qu'il en etait
fatigue, malade, et qu'il croyait qu'on tramait la porte de tous les
defenseurs de la republique[1].
[Note 1: Voyez la note 5 a la fin du volume.]
Tandis qu'a Marseille, a Lyon, a Bordeaux, les deux partis s'agitaient
avec violence, la proposition de se defaire des _appelans_, et de les
exclure de la convention, partit des jacobins de Marseille, luttant avec
les partisans des girondins. Cette pro position portee aux Jacobins de
Paris, y fut discutee. Desfieux soutint que cette demande etait appuyee
par assez de societes affiliees pour etre convertie en petition, et la
presenter a la convention nationale. Robespierre, qui craignait qu'une
demande pareille n'entrainat tout le renouvellement de l'assemblee, et que
dans la lutte des elections la Montagne ne fut battue, s'y opposa
fortement, et reussit a l'ecarter par les raisons ordinairement donnees
contre tous les projets de dissolution.
Nos revers militaires vinrent precipiter les evenemens. Nous avons laisse
Dumouriez campant sur les bords du Bielbos, et preparant un debarquement
hasardeux, mais possible, en Hollande. Tandis qu'il faisait les
preparatifs de son expedition, deux cent soixante mille combattans
marchaient contre la France, depuis le Haut-Rhin jusqu'en Hollande.
Cinquante-six mille Prussiens, vingt-quatre mille Autrichiens, vingt-cinq
mille
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