propositions incendiaires, justifie Dumouriez, qu'il n'aime pas, dit-il,
mais qui fait maintenant son devoir, et qui a prouve qu'il voulait se
battre vigoureusement. Il se plaint d'un projet tendant a desorganiser la
convention nationale par des attentats; il declare comme tres suspects
Varlet, Fournier, Desfieux, et appuie le projet d'un scrutin epuratoire
pour delivrer la societe de tous les ennemis secrets qui veulent la
compromettre. La voix de Billaud-Varennes est ecoutee; des nouvelles
satisfaisantes, telles que le ralliement de l'armee par Dumouriez, et la
reconnaissance de la republique par la Porte, achevent de ramener le
calme. Ainsi Marat, Billaud-Varennes et Robespierre, qui parla aussi dans
le meme sens, se prononcaient tous contre les agitateurs, et semblaient
s'accorder a croire qu'ils etaient payes par l'ennemi. C'est la une
incontestable preuve qu'il n'existait pas, comme le crurent les girondins,
un complot secretement forme. Si ce complot eut existe, assurement
Billaud-Varennes, Marat et Robespierre en auraient plus ou moins fait
partie; ils auraient ete obliges de se taire, comme le cote gauche de
l'assemblee legislative apres le 20 juin, et certainement ils n'auraient
pas pu demander l'arrestation de l'un de leurs complices. Mais ici le
mouvement n'etait que l'effet d'une effervescence populaire, et on pouvait
le desavouer s'il etait trop precoce ou trop mal combine. D'ailleurs
Marat, Robespierre, Billaud-Varennes, quoique desirant la chute des
girondins, craignaient sincerement les intrigues de l'etranger,
redoutaient une desorganisation en presence de l'ennemi victorieux,
apprehendaient l'opinion des departemens, etaient embarrasses des
accusations auxquelles ces mouvemens les exposaient, et probablement ne
songeaient encore qu'a s'emparer de tous les ministeres, de tous les
comites, et a chasser les girondins du gouvernement, sans les exclure
violemment de la legislature. Un seul homme, Danton, aurait pu etre
soupconne, quoiqu'il fut le moins acharne des ennemis des girondins. Il
avait toute influence sur les cordeliers, auteurs du mouvement; il n'en
voulait pas aux membres du cote droit, mais a leur systeme de moderation
qui, a son gre, ralentissait l'action du gouvernement; il exigeait a tout
prix un tribunal extraordinaire, et un comite supreme investi d'une
dictature irresistible, parce qu'il voulait pardessus tout le succes de la
revolution; et il est possible qu'il eut conduit secretement le
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