eme agitation. Elles se presenterent aux Jacobins le 22, pour demander
qu'on leur pretat la salle, ou elles voulaient deliberer sur la cherte des
subsistances, et preparer une petition a la convention nationale. On
savait que le but de cette petition serait de proposer le _maximum_, et la
demande fut refusee. Les tribunes traiterent alors les jacobins comme
elles traitaient quelquefois l'assemblee; _a bas les accapareurs! a bas
les riches_! fut le cri general. Le president fut oblige de se couvrir
pour apaiser le tumulte, et on y expliqua ce manque de respect en disant
qu'il y avait des aristocrates deguises dans la salle des seances.
Robespierre, Dubois de Crance, s'eleverent de nouveau contre le projet de
la taxe, recommanderent au peuple de se tenir tranquille, pour ne pas
donner pretexte a ses adversaires de le calomnier, et ne pas leur fournir
l'occasion de rendre des lois meurtrieres.
Marat, qui avait la pretention d'imaginer toujours les moyens les plus
simples et les plus prompts, ecrivit dans sa feuille, le 25 au matin, que
jamais l'accaparement ne cesserait, si on n'employait des moyens plus surs
que tous ceux qu'on avait proposes jusque-la. S'elevant contre _les
monopoleurs, les marchands de luxe, les suppots de la chicane, les robins,
les ex-nobles_, que les infideles mandataires du peuple encourageaient au
crime par l'impunite, il ajoutait: "Dans tout pays ou les droits du peuple
ne seraient pas de vains titres, consignes fastueusement dans une simple
declaration, le pillage de quelques magasins, a la porte desquels on
pendrait les accapareurs, mettrait bientot fin a ces malversations, qui
reduisent cinq millions d'hommes au desespoir, et qui en font perir des
milliers de misere. Les deputes du peuple ne sauront-ils donc jamais que
bavarder sur ses maux sans en proposer le remede[1]?"
[Note 1: _Journal de la Republique_, numero du 25 fevrier 1793.]
C'etait le 25 au matin que ce fou orgueilleux ecrivait ces paroles. Soit
qu'elles eussent reellement agi sur le peuple, soit que l'irritation
portee a son comble ne put deja plus se contenir, une multitude de femmes
s'assemblerent en tumulte devant les boutiques des epiciers. D'abord on se
plaignit du prix des denrees, et on en demanda tumultueusement la
reduction. La commune n'avait pas ete prevenue; le commandant Santerre
etait alle a Versailles pour organiser un corps de cavalerie, et aucun
ordre n'etait donne pour mettre la force publique en mouvement. Aus
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