s'il venait en force troubler les sieges
qu'on devait executer sur la Meuse.
Dumouriez partit aussitot d'Anvers avec dix-huit mille hommes reunis a la
hate. Il divisa sa petite armee en plusieurs corps, qui avaient ordre de
faire des sommations aux diverses places fortes, sans cependant s'arreter
a commencer des sieges. Son avant-garde devait se hater d'enlever les
bateaux et les moyens de transport, tandis que lui, avec un gros de
troupes, se tiendrait a portee de donner secours a ceux de ses lieutenans
qui en auraient besoin. Le 17 fevrier 1793, il penetra sur le territoire
hollandais en publiant une proclamation ou il promettait amitie aux
Bataves, et guerre seulement au stathouder et a l'influence anglaise. On
s'avanca en laissant le general Leclerc devant Berg-op-Zoom, en portant le
general Berneron devant Klundert et Willemstadt, et en donnant a
l'excellent ingenieur d'Arcon la mission de feindre une attaque sur
l'importante place de Breda. Dumouriez etait avec l'arriere-garde a
Sevenberghe. Le 25, le general Berneron s'empara du fort de Klundert, et
se porta devant Willemstadt. Le general d'Arcon lanca quelques bombes
sur Breda. Cette place etait reputee tres forte; la garnison etait
suffisante, mais mal commandee, et, apres quelques heures, elle se rendit
a une armee d'assiegeans qui n'etait guere plus forte qu'elle-meme. Les
Francais entrerent dans Breda le 27 et s'emparerent d'un materiel
considerable, consistant en deux cent cinquante bouches a feu, trois cents
milliers de poudre et cinq mille fusils. Apres avoir laisse garnison dans
Breda, le general d'Arcon se rendit le 1er mars devant Gertruydenberg,
place tres forte aussi, et s'empara le meme jour de tous les travaux
avances. Dumouriez s'etait rendu au Moerdik, et reparait les retards de
son avant-garde. Cette suite de surprises si heureuses sur des places
capables d'une longue resistance, jetait beaucoup d'eclat sur le debut de
cette tentative; mais des retards imprevus contrariaient le passage du
bras de mer, operation la plus difficile de ce projet. Dumouriez avait
d'abord espere que son avant-garde, agissant plus promptement,
traverserait le Bielbos au moyen de quelques bateaux, occuperait l'ile de
Dort, gardee tout au plus par quelques cents hommes, et s'emparant d'une
nombreuse flottille, la ramenerait sur l'autre bord, pour transporter
l'armee. Des delais inevitables empecherent l'execution de cette partie du
plan. Dumouriez tacha d'y suppleer en s
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