iblissait par la desertion, les jacobins s'ecriaient que
le renfort des federes lui etait indispensable. Marat ecrivait que depuis
plus d'un an on retenait les volontaires qui etaient partis les premiers,
et qu'il etait temps de les remplacer par ceux qui sejournaient a Paris:
on venait d'apprendre que Custine avait ete oblige d'abandonner Francfort,
que Beurnonville avait inutilement attaque l'electorat de Treves, et les
jacobins soutenaient que si ces deux generaux avaient eu avec eux les
federes qui remplissaient inutilement la capitale, ils n'eussent pas
essuye cet echec.
[Note 1: Voyez la note 4 a la fin du volume.]
Les diverses nouvelles de l'inutile tentative de Beurnonville et de
l'echec de Custine avaient singulierement agite l'opinion. Elles etaient
faciles a prevoir, car Beurnonville, attaquant par une mauvaise saison, et
sans moyens suffisans, des positions inabordables, ne pouvait reussir; et
Custine, s'obstinant a ne pas reculer spontanement sur le Rhin, pour ne
pas avouer sa temerite, devait infailliblement etre reduit a une retraite
a Mayence. Les malheurs publics sont pour les partis une occasion de
reproches. Les jacobins, qui n'aimaient pas les generaux suspects
d'aristocratie, declamerent contre eux, et les accuserent d'etre feuillans
et girondins. Marat ne manqua pas de s'elever de nouveau contre la fureur
des conquetes, qu'il avait, disait-il, toujours blamee, et qui n'etait
qu'une ambition deguisee des generaux pour arriver a un degre de puissance
redoutable. Robespierre, dirigeant le reproche selon les inspirations de
sa haine, soutint que ce n'etait pas les generaux qu'il fallait accuser,
mais la faction infame qui dominait l'assemblee et le pouvoir executif. Le
perfide Roland, l'intrigant Brissot, les scelerats Louvet, Guadet,
Vergniaud, etaient les auteurs de tous les maux de la France. Il demandait
a etre le premier assassine par eux; mais il voulait avant tout avoir le
plaisir de les denoncer. Dumouriez et Custine, ajoutait-il, les
connaissaient et se gardaient bien de se ranger avec eux: mais tout le
monde les craignait parce qu'ils disposaient de l'or, des places et de
tous les moyens de la republique. Leur intention etait de l'asservir, et
pour cela ils enchainaient tous les vrais patriotes, ils empechaient le
developpement de leur energie; et exposaient ainsi la France a etre
vaincue; par ses ennemis. Leur intention etait principalement de detruire
la societe des jacobins, et de poigna
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