t le buste de Mirabeau, et ordonner que ses
cendres fussent enlevees du Pantheon; mais on se contenta ce jour-la de
voiler son buste.]
On nomma ensuite une commission pour faire, d'apres ces pieces, un acte
enonciatif des faits imputes a Louis XVI. Cet acte enonciatif, une fois
redige, devait etre approuve par l'assemblee. Louis XVI devait ensuite
comparaitre en personne a la barre de la convention, et etre interroge par
le president sur chaque article de l'acte enonciatif. Apres sa
comparution, deux jours lui etaient accordes pour se defendre, et le
lendemain de sa defense, le jugement devait etre prononce par appel
nominal. Le pouvoir executif etait charge de prendre toutes les mesures
necessaires pour assurer la tranquillite publique pendant la translation
du roi a l'assemblee. Ces dispositions avaient ete decretees le 9.
Le 10, l'acte enonciatif fut represente a l'assemblee, et la comparution
de Louis XVI fut arretee pour le lendemain 11 decembre.
Ce monarque infortune allait donc comparaitre en presence de la convention
nationale, et y subir un interrogatoire sur tous les actes de son regne.
La nouvelle du proces et de l'ordre de comparution avait penetre jusqu'a
Clery, par les secrets moyens de correspondance qu'il s'etait menages au
dehors, et il ne l'avait transmise qu'en tremblant a cette famille
desolee. N'osant la donner au roi lui-meme, il la communiqua a Mme
Elisabeth, et lui apprit en outre que pendant le proces la commune avait
resolu de separer Louis XVI de sa famille. Il convint avec la princesse
d'un moyen de correspondre pendant cette separation; ce moyen consistait
dans l'envoi d'un mouchoir que Clery, destine a rester aupres du roi,
devait faire parvenir aux princesses si Louis XVI etait malade. Voila tout
ce que les malheureux prisonniers avaient la pretention de se communiquer
les uns aux autres. Le roi fut averti par sa soeur de sa prochaine
comparution, et de la separation qu'on devait lui faire subir pendant le
proces. Il recut cette nouvelle avec une parfaite resignation, et se
prepara a subir avec fermete cette scene douloureuse.
La commune avait ordonne que, des le 11 au matin, tous les corps
administratifs seraient en seance, que toutes les sections seraient
armees, que la garde de tous les lieux publics, caisses, depots, etc.,
serait augmentee de deux cents hommes par poste, que des reserves
nombreuses seraient placees sur divers points, avec une forte artillerie,
et qu'une escorte
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