rget, ou a
son defaut Tronchet, et tous deux s'il etait possible. Il demanda en outre
qu'on lui donnat de l'encre, des plumes et du papier, pour travailler a sa
defense, et qu'on lui permit de voir sa famille. La convention decida
sur-le-champ qu'on lui donnerait tout ce qui etait necessaire pour ecrire,
qu'on avertirait les deux defenseurs dont il avait fait choix, qu'il lui
serait permis de communiquer librement avec eux, et qu'il pourrait voir sa
famille.
Target refusa la commission dont le chargeait Louis XVI, en donnant pour
raison que depuis 1785 il ne pouvait plus se livrer a la plaidoirie.
Tronchet ecrivit sur-le-champ qu'il etait pret a accepter la defense qui
lui etait confiee; et, tandis qu'on s'occupait a designer un nouveau
conseil, on recut une lettre ecrite par un citoyen de soixante-dix ans,
par le venerable Malesherbes, ami et compagnon de Turgot, et le magistrat
le plus respecte de la France. Le noble vieillard ecrivait au president:
"J'ai ete appele deux fois au conseil de celui qui fut mon maitre, dans le
temps que cette fonction etait ambitionnee par tout le monde: je lui dois
le meme service lorsque c'est une fonction que bien des gens trouvent
dangereuse."
Il priait le president d'avertir Louis XVI qu'il etait pret a se devouer a
sa defense.
Beaucoup d'autres citoyens firent la meme offre, et on en instruisit le
roi. Il les remercia tous, et n'accepta que Tronchet et Malesherbes. La
commune decida que les deux defenseurs seraient fouilles jusque dans les
endroits les plus secrets, avant de penetrer aupres de leur client.
La convention, qui avait ordonne _la libre communication_, renouvela son
ordre, et ils, purent entrer librement dans le Temple. En voyant
Malesherbes, le roi courut au-devant de lui: le venerable vieillard tomba
a ses pieds en fondant en larmes. Le roi le releva, et ils demeurerent
longtemps embrasses. Ils commencerent aussitot a s'occuper de la defense.
Des commissaires de l'assemblee apportaient tous les jours au Temple les
pieces, et avaient ordre de les communiquer, sans jamais s'en dessaisir.
Le roi les compulsait avec beaucoup d'attention, et avec un calme qui
chaque fois etonnait davantage les commissaires.
La seule consolation qu'il eut demandee, celle de voir sa famille, ne lui
etait point accordee, malgre le decret de la convention. La commune, y
mettant toujours obstacle, avait demande le rapport de ce decret. "Vous
aurez beau l'ordonner, dit Tallien a la conven
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