rs propres querelles, ils cherchent surtout a se surpasser
en zele, en ecrasant leurs ennemis abattus. Au Temple etaient des
prisonniers sur lesquels allait se decharger toute la fougue des passions
revolutionnaires. La monarchie, l'aristocratie, tout le passe enfin contre
lequel la revolution luttait avec fureur, se trouvaient comme personnifies
dans le malheureux Louis XVI. Et la maniere dont on traiterait le prince
dechu devait, pour chacun, servir a prouver la maniere dont on haissait la
contre-revolution. La legislative, trop rapprochee de la constitution qui
declarait le roi inviolable, n'avait pas ose decider de son sort; elle
l'avait suspendu et enferme au Temple; elle n'avait pas meme aboli la
royaute, et avait legue a une convention le soin de juger le materiel et
le personnel de la vieille monarchie. La royaute abolie, la republique
decretee, et le travail de la constitution confie aux meditations des
esprits les plus distingues de l'assemblee, il restait a s'occuper du sort
de Louis XVI. Un mois et demi s'etait ecoule, et des soins infinis, la
direction des approvisionnemens, la surveillance des armees, le soin des
subsistances qui manquaient alors, comme dans tous les temps de troubles,
la police et tous les details du gouvernement qu'on n'avait transmis,
apres la chute de la royaute, a un conseil executif qu'avec une extreme
defiance, enfin des querelles violentes, empecherent d'abord de s'occuper
des prisonniers du Temple. Une fois il en avait ete question, et, comme on
l'a vu, la proposition fut renvoyee au comite de legislation. En attendant
on en parlait partout. Aux Jacobins on demandait chaque jour le jugement
de Louis XVI, et on accusait les girondins de l'ecarter par des querelles,
auxquelles cependant chacun prenait autant de part et d'interet
qu'eux-memes. Le 1er novembre, dans l'intervalle de l'accusation de
Robespierre a son apologie, une section s'etant plainte de nouveaux
placards provoquant au meurtre et a la sedition, on reclama, comme on le
faisait toujours, le jugement de Marat. Les girondins pretendaient que lui
et quelques-uns de ses collegues etaient la cause de tout le desordre, et
a chaque fait nouveau ils proposaient de les poursuivre. Leurs ennemis au
contraire disaient que la cause des troubles etait au Temple; que la
nouvelle republique ne serait fondee, et que le calme et la securite n'y
regneraient que quand le ci-devant roi aurait ete immole, et que par ce
coup terrible toute esp
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