e qu'il etait
faible et gouverne par sa femme; on repondit a ce reproche de faiblesse
par la lettre du 3 septembre, et on aurait pu repondre encore en citant
l'opposition que lui, Danton, avait rencontree dans le conseil. Cependant
on passa a l'ordre du jour. Presse par les girondins et tous les gens de
bien, Roland demeura au ministere. "J'y reste, ecrivit-il noblement a
l'assemblee, puisque la calomnie m'y attaque, puisque des dangers m'y
attendent, puisque la convention a paru desirer que j'y fusse encore. Il
est trop glorieux, ajouta-t-il en finissant sa lettre, qu'on n'ait eu a me
reprocher que mon union avec le courage et la vertu."
L'assemblee se partagea ensuite en divers comites. Elle crea un comite de
surveillance compose de trente membres; un second de la guerre, de
vingt-quatre; un troisieme des comptes, de quinze; un quatrieme de
legislation criminelle et civile, de quarante-huit; un cinquieme des
assignats, monnaies et finances, de quarante-deux. Un sixieme comite, plus
important que tous les autres, fut charge du principal objet pour lequel
la convention etait reunie, c'est-a-dire, de preparer un projet de
constitution. On le composa de neuf membres diversement celebres, et
presque tous choisis dans les interets du cote droit. La philosophie y eut
ses representans dans la personne de Sieyes, de Condorcet, et de
l'Americain Thomas Payne, recemment elu citoyen francais et membre de la
convention nationale; la Gironde y fut particulierement representee par
Gensonne, Vergniaud, Petion et Brissot, le centre par Barrere, et la
Montagne par Danton. On est sans doute etonne de voir ce tribun si
remuant, mais si peu speculatif, place dans ce comite tout philosophique,
et il semble que le caractere de Robespierre, sinon ses talens, aurait du
lui valoir ce role. Il est certain que Robespierre ambitionnait bien
davantage cette distinction, et qu'il fut profondement blesse de ne pas
l'obtenir. On l'accorda de preference a Danton, que son esprit naturel
rendait propre a tout, et qu'aucun ressentiment profond ne separait encore
de ses collegues. Ce fut cette composition du comite qui fit renvoyer si
long-temps le travail de la constitution.
Apres avoir pourvu de la sorte au retablissement de l'ordre dans la
capitale, a l'organisation du pouvoir executif, a la distribution des
comites et aux preparatifs de la constitution, il restait un dernier objet
a regler, l'un des plus graves dont l'assemblee eut a s'occuper, le s
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