e l'assemblee avec
indignation.--Nous ne pouvons les designer encore, avaient repondu les
membres du comite."
Sur-le-champ, pour repousser la calomnie, il fut nomme une commission de
vingt-quatre deputes, etrangers a la constituante et a la legislative,
charges de verifier ces papiers et d'en faire leur rapport. Marat,
inventeur de cette ressource, publia dans son journal qu'il avait rendu
aux _Rolandistes_, accusateurs de la commune, la _monnaie de leur piece_;
et il annonca la pretendue decouverte d'une trahison des girondins.
Cependant les papiers examines, aucun des deputes actuels ne se trouva
compromis, et le comite de surveillance fut declare calomniateur. Les
papiers etant trop volumineux pour que les vingt-quatre deputes en
continuassent l'examen a l'Hotel-de-Ville, on les transporta dans l'un des
comites de l'assemblee. Marat, se voyant ainsi prive de riches materiaux
pour ses accusations journalieres, s'en irrita beaucoup, et pretendit,
dans son journal, qu'on avait voulu detruire la preuve de toutes les
trahisons.
Apres avoir ainsi reprime les debordemens de la commune, l'assemblee
s'occupa du pouvoir executif, et decida que les ministres ne pourraient
plus etre pris dans son sein. Danton, oblige d'opter entre les fonctions
de ministre de la justice et de membre de la convention, prefera, comme
Mirabeau, celles qui lui assuraient la tribune, et quitta le ministere
sans rendre compte des depenses secretes, disant qu'il avait rendu ce
compte au conseil. Ce fait n'etait pas tres-exact; mais on n'y regarda pas
de plus pres, et on passa outre. Sur le refus de Francois de Neuchateau,
Garat, ecrivain distingue, ideologue spirituel, et devenu fameux par
l'excellente redaction du _Journal de Paris_, occupa la place de ministre
de la justice. Servan, fatigue d'une administration laborieuse, et
au-dessus non de ses facultes, mais de ses forces, prefera le commandement
de l'armee d'observation qu'on formait le long des Pyrenees. Le ministre
Lebrun fut provisoirement charge d'ajouter le portefeuille de la guerre a
celui des affaires etrangeres. Roland enfin offrit aussi sa demission,
fatigue qu'il etait d'une anarchie si contraire a sa probite et a son
inflexible amour de l'ordre. Les girondins proposerent a l'assemblee de
l'inviter a garder le portefeuille. Les montagnards, et particulierement
Danton, qu'il avait beaucoup contrarie, s'opposerent a cette demarche
comme peu digne de l'assemblee. Danton se plaignit de c
|