raire pour
fournir le pret aux soldats, en attendant l'entree dans les Pays-Bas,
apres laquelle il esperait se suffire a lui-meme. Il partit, vers le 16
octobre, un peu desabuse de ce qu'on appelle reconnaissance publique, un
peu moins d'accord avec les partis qu'auparavant, et tout au plus
dedommage de son voyage par quelques arrangemens militaires, faits avec le
conseil executif.
Pendant cet intervalle, la convention avait continue d'agir contre la
commune en pressant son renouvellement, et en surveillant tous ses actes.
Petion avait ete nomme maire a une majorite de treize mille huit cent
quatre-vingt-dix-neuf voix, tandis que Robespierre n'en avait obtenu que
vingt-trois, Billaud-Varennes quatorze, Panis quatre-vingts, et Danton
onze. Cependant il ne faut point mesurer la popularite de Robespierre et
de Petion d'apres cette difference dans le nombre des voix, parce qu'on
avait l'habitude de voir dans l'un un maire, et dans l'autre un depute, et
qu'on ne songeait pas a faire autre chose de chacun d'eux; mais cette
immense majorite prouve la popularite dont jouissait encore le principal
chef du parti girondin. Il ne faut pas oublier de dire que Bailly obtint
deux voix, singulier souvenir donne a ce vertueux magistrat de 1789.
Petion refusa la mairie, fatigue qu'il etait des convulsions de la
commune, et preferant les fonctions de depute a la convention nationale.
Les trois mesures principales projetees dans la fameuse seance du 24
septembre etaient, une loi contre les provocations au meurtre, un decret
sur la formation d'une garde departementale, et enfin un compte exact de
l'etat de Paris. Les deux premieres, confiees a la commission des neuf,
excitaient un cri continuel aux Jacobins, a la commune et dans les
sections. La commission des neuf n'en continuait pas moins ses travaux, et
de divers departemens, entre autres de Marseille et du Calvados,
arrivaient spontanement et comme avant le 10 aout, des bataillons qui
devancaient le decret sur la garde departementale. Roland, charge de la
troisieme mesure, c'est-a-dire du rapport sur l'etat de la capitale, le
fit sans faiblesse et avec une rigoureuse verite. Il peignit et excusa la
confusion inevitable de la premiere insurrection; mais il retraca avec
energie et frappa de reprobation les crimes ajoutes par le 2 septembre a
la revolution du 10 aout; il montra tous les debordemens de la commune,
ses abus de pouvoir, ses emprisonnemens arbitraires, et ses immenses
dilap
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