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e directoriale, sur l'avis de Fouche, lanca des mandats d'arret contre les auteurs de onze journaux, et fit mettre le scelle sur leurs presses. L'arrete fut signifie le 17 fructidor (3 septembre) au corps legislatif, et produisit un soulevement de la part des patriotes. On cria au coup d'etat, a la dictature, etc. Telle etait la situation des choses. Dans le directoire, dans les conseils, partout enfin, les _moderes_, les _politiques_ luttaient contre les patriotes. Les premiers avaient la majorite dans le directoire comme dans les conseils. Les patriotes etaient en minorite, mais ils etaient ardens, et faisaient assez de bruit pour epouvanter leurs adversaires. Heureusement les moyens etaient uses comme les partis, et de part et d'autre on pouvait se faire beaucoup plus de peur que de mal. Le directoire avait ferme deux fois la nouvelle societe des jacobins et supprime leurs journaux. Les patriotes criaient, menacaient, mais n'avaient plus assez d'audace ni de partisans pour attaquer le gouvernement. Dans cette situation, qui durait depuis le 30 prairial, c'est-a-dire depuis pres de trois mois, on eut l'idee, si ordinaire a la veille des evenemens decisifs, d'une reconciliation. Beaucoup de deputes de tous les cotes proposerent une entrevue avec les membres du directoire pour s'expliquer et s'entendre sur leurs griefs reciproques. "Nous aimons tous la liberte, disaient-ils, nous voulons tous la sauver des perils auxquels elle se trouve exposee par la defaite de nos armees; tachons donc de nous entendre sur le choix des moyens, puisque ce choix est notre seule cause de desunion." L'entrevue eut lieu chez Barras. Il n'y a pas et il ne peut pas y avoir de reconciliation entre les partis, car il faudrait qu'ils renoncassent a leur but, ce qu'on ne peut obtenir d'une conversation. Les deputes patriotes se plaignirent de ce qu'on parlait tous les jours de complots, de ce que le president du directoire avait lui-meme signale une classe d'hommes dangereux et qui meditaient la ruine de la republique. Ils demandaient qu'on designat quels etaient ces hommes, afin de ne pas les confondre avec les patriotes. Sieyes, a qui cette interpellation s'adressait, repondit en rappelant la conduite des societes populaires et des journaux, et en signalant les dangers d'une nouvelle anarchie. On lui demanda encore de designer les veritables anarchistes, pour se reunir contre eux et les combattre. "Et comment nous reunir contre eux, dit Sieyes,
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