jette ensuite dans le lac de Zurich; du lac de Zurich dans la Limmat,
qui sort de ce lac a Zurich meme, et va se jeter enfin dans l'Aar pres
de Bruck. L'archiduc Charles etait derriere la Limmat, de Bruck a
Zurich. Korsakoff etait derriere le lac de Zurich, attendant qu'on lui
assignat sa position. Hotze gardait la Lint.
[Note 9: Quelque soin que je mette a me rendre clair, je n'espere
pas faire comprendre les evenemens qui vont suivre, si le lecteur n'a
pas sous les yeux une carte, quelque incomplete qu'elle soit. Cependant
ces evenemens sont si extraordinaires, et ont decide d'une maniere si
positive le salut de la France, que je les crois dignes d'etre compris,
et que j'engage le lecteur a consulter une carte. La plus mauvaise carte
de Suisse sera encore suffisante pour saisir l'ensemble des operations.]
D'apres le plan convenu, l'archiduc, destine au Rhin, devait etre
remplace derriere la Limmat par Korsakoff. Hotze devait rester sur la
Lint avec le corps autrichien de Voralberg, afin de donner la main a
Suwarow arrivant d'Italie. La question etait de savoir quelle route on
ferait prendre a Suwarow. Il avait a franchir les monts, et pouvait
suivre l'une ou l'autre des lignes qui coupent la Suisse. S'il preferait
penetrer par la vallee du Rhin, il pouvait, en traversant le Splugen,
se rendre par Coire sur le Rhin-Superieur, et faire la sa jonction avec
Hotze. On avait calcule qu'il pourrait etre arrive vers le 25 septembre
(3 vendemiaire an VIII). Ce mouvement avait l'avantage de s'operer loin
des Francais, hors de leur portee, et de ne dependre ainsi d'aucun
accident. Suwarow pouvait egalement prendre une autre route, et au lieu
de suivre la ligne du Rhin, entrer par le Saint-Gothard dans la vallee
de la Reuss, et deboucher par Schwitz derriere la ligne de la Lint,
occupee par les Francais. Cette marche avait l'avantage de le porter
sur le revers de la ligne ennemie; mais il fallait traverser le
Saint-Gothard occupe par Lecourbe; il fallait preparer un mouvement
de Hotze au-dela de la Lint, pour qu'il vint tendre la main a l'armee
arrivant du Saint-Gothard; il fallait, pour seconder ce mouvement, une
attaque sur la Limmat; il fallait en un mot une operation generale sur
toute la ligne, et un a-propos, une precision difficiles a obtenir quand
on agit a de si grandes distances et en detachemens aussi nombreux. Ce
plan, que les Russes rejettent sur les Autrichiens, et les Autrichiens
sur les Russes, fut neanmoins p
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