res bien un superieur, il declara qu'il
seconderait tous ses projets. Il ne voulait pas etre mis dans le secret,
car il avait horreur des intrigues politiques, mais il demandait a etre
appele au moment de l'execution. Il y avait a Paris les 8e et 9e de
dragons, qui avaient servi autrefois sous Bonaparte en Italie, et qui
lui etaient devoues. Le 21e de chasseurs, organise par lui quand il
commandait l'armee de l'interieur, et qui avait compte autrefois Murat
dans ses rangs, lui appartenait egalement. Ces regimens demandaient
toujours a defiler devant lui. Les officiers de la garnison, les
adjudans de la garde nationale, demandaient aussi a lui etre presentes,
et ne l'avaient pas encore obtenu. Il differait, se reservant de faire
concourir cette reception avec ses projets. Ses deux freres, Lucien et
Joseph, et les deputes de son parti, faisaient chaque jour de nouvelles
conquetes dans les conseils.
Une entrevue fut fixee le 15 brumaire avec Sieyes, pour convenir du plan
et des moyens d'execution. Ce meme jour, les conseils devaient donner un
banquet au general Bonaparte, comme on avait fait au retour d'Italie. Ce
n'etait point comme alors les conseils qui le donnaient officiellement.
La chose avait ete proposee en comite secret; mais les cinq-cents, qui,
dans le premier moment du debarquement, avaient nomme Lucien president,
pour honorer le general dans la personne de son frere, etaient
maintenant en defiance, et se refusaient a donner un banquet. Il fut
decide alors qu'on le donnerait par souscription. Du reste, le nombre
des souscripteurs fut de six a sept cents. Le repas eut lieu a l'eglise
Saint-Sulpice; il fut froid et silencieux: tout le monde s'observait et
gardait la plus grande reserve. Il etait visible qu'on s'attendait a un
grand evenement, et qu'il etait l'ouvrage d'une partie des assistans.
Bonaparte fut sombre et preoccupe. C'etait assez naturel, puisqu'au
sortir de la il allait arreter le lieu et l'heure d'une conjuration. A
peine le diner etait-il acheve, qu'il se leva, fit avec Berthier le tour
des tables, adressa quelques paroles aux deputes, et se retira ensuite
precipitamment.
Il se rendit chez Sieyes pour faire avec lui ses derniers arrangemens.
La, on convint d'abord du gouvernement qu'on substituerait a celui qui
existait. Il fut arrete qu'on suspendrait les conseils pour trois mois,
qu'on substituerait aux cinq directeurs trois consuls provisoires, qui,
pendant ces trois mois, auraient une espec
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