en chef de toutes les troupes
contenues dans la 17e division militaire, de la garde du corps
legislatif, de la garde du directoire, des gardes nationales de Paris et
des environs. Lefebvre, le commandant actuel de la 17e division, etait
mis sous ses ordres. Bonaparte avait ordre de venir a la barre recevoir
le decret, et preter serment dans les mains du president. Un messager
d'etat fut charge de porter sur-le-champ le decret au general.
Le messager d'etat, qui etait le depute Cornet lui-meme, trouva les
boulevards encombres d'une nombreuse cavalerie; la rue du Mont-Blanc, la
rue Chantereine, remplies d'officiers et de generaux en grand uniforme.
Tous accouraient se rendre a l'invitation du general Bonaparte. Les
salons de celui-ci etant trop petits pour recevoir autant de monde,
il fit ouvrir les portes, s'avanca sur le perron, et harangua les
officiers. Il leur dit que la France etait en danger, et qu'il comptait
sur eux pour l'aider a la sauver. Le depute Cornet lui presentant le
decret, il s'en saisit, le leur lut, et leur demanda s'il pouvait
compter sur leur appui. Tous repondirent, en mettant la main sur
leurs epees, qu'ils etaient prets a le seconder. Il s'adressa aussi a
Lefebvre. Celui-ci, voyant les troupes en mouvement sans son ordre,
avait interroge le colonel Sebastiani, qui, sans lui repondre, lui avait
enjoint d'entrer chez le general Bonaparte. Lefebvre etait entre avec
humeur. "Eh bien! Lefebvre, lui dit Bonaparte, vous, l'un des soutiens
de la republique, voulez-vous la laisser perir dans les mains de ces
_avocats_? Unissez-vous a moi pour m'aider a la sauver. Tenez, ajouta
Bonaparte en prenant un sabre, voila le sabre que je portais aux
Pyramides; je vous le donne comme un gage de mon estime et de ma
confiance.--Oui, reprit Lefebvre tout emu, jetons les _avocats_ a la
riviere!" Joseph avait amene Bernadotte; mais celui-ci, voyant de quoi
il s'agissait, se retira pour aller avertir les patriotes. Fouche
n'etait point dans le secret; mais, averti de l'evenement, il avait
ordonne la fermeture des barrieres, et suspendu le depart des courriers
et des voitures publiques. Il vint en toute hate en avertir Bonaparte,
et lui faire ses protestations de devouement. Bonaparte, qui l'avait
laisse de cote jusqu'ici, ne le repoussa point, mais lui dit que ses
precautions etaient inutiles, qu'il ne fallait ni fermer les barrieres,
ni suspendre le cours ordinaire des choses, qu'il marchait avec la
nation et comptait
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