inondation,
et employer le temps qu'elle durerait, a faire son etablissement. Il
ordonna que tout demeurat dans le meme etat a Alexandrie, que les
exercices religieux continuassent, que la justice fut rendue comme avant
par les cadis. Il voulut succeder seulement aux droits des Mameluks,
et etablir un commissaire pour percevoir les impots accoutumes. Il
fit former un divan, ou conseil municipal, compose des scheiks et des
notables d'Alexandrie, afin de les consulter sur toutes les mesures que
l'autorite francaise aurait a prendre. Il laissa trois mille hommes en
garnison a Alexandrie, et en donna le commandement a Kleber, que sa
blessure devait, pour un mois ou deux, condamner a l'inaction. Il
chargea un jeune officier du plus rare merite, et qui promettait un
grand ingenieur a la France, de mettre Alexandrie en etat de defense et
d'y faire pour cela les travaux necessaires. C'etait le colonel Cretin,
qui, a peu de frais et en peu de temps, executa a Alexandrie des travaux
superbes. Bonaparte donna ensuite des ordres pour mettre la flotte a
l'abri. C'etait une question de savoir si les gros vaisseaux pourraient
entrer dans le port d'Alexandrie. Une commission de marins fut chargee
de sonder le port, et de faire un rapport. En attendant, la flotte fut
mise a l'ancre dans la rade d'Aboukir. Bonaparte ordonna a Brueys de
faire promptement decider la question, et de se rendre a Corfou, s'il
etait reconnu que les vaisseaux ne pouvaient pas entrer dans Alexandrie.
Apres avoir vaque a ces soins, il fit ses dispositions pour se mettre en
marche. Une flottille considerable chargee de vivres, d'artillerie, de
munitions et de bagages, dut longer la cote jusqu'a l'embouchure de
Rosette, entrer dans le Nil, et le remonter en meme temps que l'armee
francaise. Il se mit ensuite en marche avec le gros de l'armee, qui,
privee des deux garnisons laissees a Malte et Alexandrie, etait forte de
trente mille hommes a peu pres. Il avait ordonne a sa flottille de
se rendre a la hauteur de Ramanieh, sur les bords du Nil. La il se
proposait de la joindre et de remonter le Nil parallelement avec elle,
afin de sortir du Delta et d'arriver dans la Moyenne-Egypte, ou Bahireh.
Pour aller d'Alexandrie a _Ramanieh_, il y avait deux routes, l'une a
travers les pays habites, le long de la mer et du Nil, l'autre plus
courte et a vol d'oiseau, mais a travers le desert de _Damanhour_.
Bonaparte n'hesita pas, et prit la plus courte. Il lui importait
d'arriv
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