que des satisfactions fussent accordees pour l'insulte
faite a Bernadotte. Mais l'Autriche evitait de s'expliquer sur ce point,
et ajournait toujours cette partie de la negociation. Le negociateur
francais y revenait sans cesse; du reste il avait l'ordre de se
contenter de la moindre satisfaction. La France aurait voulu que le
ministre Thugut, disgracie en apparence, le fut reellement, et qu'une
simple demarche, la plus insignifiante du monde, fut faite aupres de
Bernadotte, pour reparer l'outrage qu'il avait recu. M. de Cobentzel
se contenta de dire que sa cour desapprouvait ce qui s'etait passe
a Vienne, mais il ne convint d'aucune satisfaction, et il continua
d'insister sur les extensions de territoire qu'il reclamait. Il etait
clair que les satisfactions d'amour-propre ne seraient accordees
qu'autant que celles d'ambition auraient ete obtenues. L'Autriche
disait que l'institution des deux republiques romaine et helvetique, et
l'influence evidente exercee sur les republiques cisalpine, ligurienne
et batave, etaient des violations du traite de Campo-Formio, et une
alteration dangereuse de l'etat de l'Europe; elle soutenait qu'il
fallait que la France accordat des dedommagemens, si elle voulait qu'on
lui pardonnat ses dernieres usurpations; et pour dedommagement, le
negociateur autrichien demandait de nouvelles provinces en Italie.
Il voulait que la ligne de l'Adige fut portee plus loin, et que les
possessions autrichiennes s'etendissent jusqu'a l'Adda et au Po,
c'est-a-dire que l'on donnat a l'empereur une grande moitie de la
republique cisalpine. M. de Cobentzel proposait de dedommager la
republique cisalpine avec une partie du Piemont; le surplus de ce
royaume aurait ete donne a l'archiduc de Toscane; et le roi de Piemont
aurait recu en dedommagement les etats de l'Eglise. Ainsi, au prix d'un
agrandissement pour lui en Lombardie, et pour sa famille en Toscane,
l'empereur aurait sanctionne l'institution de la republique helvetique,
le renversement du pape et le demembrement de la monarchie du Piemont.
La France ne pouvait consentir a ces propositions par une foule de
raisons. D'abord elle ne pouvait demembrer la Cisalpine a peine formee,
et replacer sous le joug autrichien des provinces qu'elle avait
affranchies, et auxquelles elle avait promis et fait payer la liberte;
enfin elle avait, l'annee precedente, conclu un traite avec le roi de
Piemont, par lequel elle lui garantissait ses etats. Cette garantie
etait surto
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