s d'attaque soit aussi reduit que possible, afin de pouvoir
concentrer ses forces, avec avantage. S'il eut ete avantageux pour la
France, suffisamment preparee a l'offensive, de pouvoir deboucher
en Baviere par la Suisse, il etait facheux pour elle, reduite a la
defensive, de ne pouvoir pas compter sur la neutralite suisse; il etait
facheux pour elle d'avoir a garder tout l'espace compris de Mayence a
Genes, au lieu de pouvoir, comme elle le fit en 1798, concentrer ses
forces, entre Mayence et Strasbourg d'une part, et entre le Mont-Blanc
et Genes de l'autre.
Ainsi, l'occupation de la Suisse pouvait devenir dangereuse pour la
France, dans le cas de la defensive. Mais elle etait fort loin de se
croire dans un cas pareil. Le projet du gouvernement etait de prendre
l'offensive partout et de proceder, comme naguere, par des coups
foudroyans. Mais la distribution de ses forces fut des plus
malheureuses. On placa une armee d'observation en Hollande, et une autre
armee d'observation sur le Rhin. Une armee active devait partir de
Strasbourg, traverser la foret Noire, et envahir la Baviere. Une
seconde armee active devait combattre en Suisse pour la possession des
montagnes, et appuyer ainsi d'un cote celle qui agirait sur le Danube,
et de l'autre celle qui agirait en Italie. Une autre grande armee devait
partir de l'Adige pour chasser tout a fait les Autrichiens jusqu'au-dela
de l'Izonzo. Enfin, une derniere armee d'observation devait couvrir la
Basse-Italie, et garder Naples. On voulait que l'armee de Hollande fut
de vingt mille hommes, celle du Rhin de quarante, celle du Danube
de quatre-vingt, celle de Suisse de quarante, celle d'Italie de
quatre-vingt, celle de Naples de quarante, ce qui faisait en tout trois
cent mille hommes independamment des garnisons. Avec de pareilles
forces, cette distribution devenait moins defectueuse. Mais si, par la
levee des conscrits, on pouvait, dans quelque temps, porter nos armees a
ce nombre, on etait loin d'y etre arrive dans le moment. On ne pouvait
guere laisser que dix mille hommes en Hollande. Sur le Rhin on pouvait
a peine reunir quelques mille hommes. Les troupes destinees a composer
cette armee d'observation etaient retenues dans l'interieur, soit pour
surveiller la Vendee encore menacee, soit pour proteger la tranquillite
publique pendant les elections qui se preparaient. L'armee destinee a
agir sur le Danube etait au plus de quarante mille hommes, celle de
Suisse de trente, celle
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