nt un vide dans l'armee active. L'armee francaise, en se
retirant, avait laisse la ville de Naples en proie a une reaction
royale, qui egalait les plus epouvantables scenes de notre revolution.
Macdonald avait rallie a Rome quelques milliers d'hommes de la division
Garnier; il avait recueilli en Toscane la division Gauthier, et dans le
Modenois le corps leger de Montrichard. Il avait forme ainsi un corps de
vingt-huit mille hommes. Il etait a Florence le 9 prairial (25 mai).
Sa retraite s'etait operee avec beaucoup de rapidite, et un ordre
remarquable. Il perdit malheureusement beaucoup de temps en Toscane, et
ne deboucha au-dela de l'Apennin, dans les plaines de Plaisance, que
vers la fin de prairial (milieu de juin).
S'il eut debouche plus tot, il aurait surpris les coalises dans un tel
etat de dispersion, qu'il aurait pu les accabler successivement, et
les rejeter au-dela du Po. Suwarow etait a Turin, dont il venait de
s'emparer, et ou il avait trouve des munitions immenses. Bellegarde
observait les debouches de Genes; Kray assiegeait Mantoue, la citadelle
de Milan et les places. Nulle part il n'y avait trente mille Autrichiens
ou Russes reunis. Macdonald et Moreau, debouchant ensemble avec
cinquante mille hommes auraient pu changer la destinee de la campagne.
Mais Macdonald crut devoir employer quelques jours pour faire reposer
son armee, et reorganiser les divisions qu'il avait successivement
recueillies. Il perdit ainsi un temps precieux, et permit a Suwarow de
reparer ses fautes. Le general russe, apprenant la marche de Macdonald,
se hata de quitter Turin, et de marcher avec vingt mille hommes de
renfort, pour se placer entre les deux generaux francais, et reprendre
la position qu'il n'aurait jamais du abandonner. Il ordonna au general
Ott, qui etait en observation sur la Trebbia, aux environs de Plaisance,
de se retirer sur lui, s'il etait attaque; il prescrivit a Kray de lui
faire passer de Mantoue toutes les troupes dont il pourrait disposer;
il laissa a Bellegarde le soin d'observer Novi, d'ou Moreau devait
deboucher, et il se disposa a marcher lui-meme dans les plaines de
Plaisance, a la rencontre de Macdonald.
Ces dispositions sont les seules qui, pendant la duree de cette
campagne, aient merite a Suwarow l'approbation des militaires. Les deux
generaux francais occupaient toujours les positions que nous avons
indiquees. Places tous deux sur l'Apennin, ils devaient en descendre
pour se reunir dans les pla
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