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cette ligne dans toute son etendue. Il resolut de l'attaquer entre
Zurich et Bruk, c'est-a-dire entre le lac de Zurich, et l'Aar, tout le
long de la Limmat. Massena avait pris position, non pas sur la Limmat
elle-meme, mais sur une suite de hauteurs qui sont en avant de la
Limmat, et qui couvrent a la fois la riviere et le lac. Il avait
retranche ces hauteurs de la maniere la plus redoutable, et les avait
rendues presque inaccessibles. Quoique cette partie de notre ligne,
entre Zurich et l'Aar, fut la plus forte, l'archiduc avait resolu de
l'attaquer, parce qu'il eut ete trop dangereux de faire un long detour
pour venir tenter une attaque au-dessus du lac, le long de la Lint.
Massena pouvait profiter de ce moment pour accabler les corps laisses
devant lui, et se procurer ainsi un avantage decisif.
L'attaque projetee s'executa le 4 juin (16 prairial). Elle eut lieu sur
toute l'etendue de la Limmat, et fut repoussee partout victorieusement,
malgre l'opiniatre perseverance des Autrichiens. Le lendemain
l'archiduc, pensant que de pareilles tentatives doivent se poursuivre,
afin qu'il n'y ait pas de pertes inutiles, recommenca l'attaque avec
la meme opiniatrete. Massena, reflechissant qu'il pouvait etre force,
qu'alors sa retraite deviendrait difficile, que la ligne qu'il
abandonnait etait suivie immediatement d'une plus forte, la chaine de
l'Albis, qui borde en arriere la Limmat et le lac de Zurich, resolut de
se retirer volontairement. Il ne perdait a cette retraite que la ville
de Zurich, qu'il regardait comme peu importante. La chaine des monts
de l'Albis, longeant le lac de Zurich, et la Limmat jusqu'a l'Aar
presentant de plus un escarpement continu, etait presque inattaquable.
En l'occupant on ne faisait qu'une legere perte de terrain, car on ne
reculait que de la largeur du lac et de la Limmat. En consequence, et
s'y retira volontairement et sans perte, il s'y etablit d'une maniere
qui ota a l'archiduc toute envie de l'attaquer.
Notre position etait donc toujours a peu pres la meme en Suisse.
L'Aar, la Limmat, le lac de Zurich, la Lint et la Reuss, jusqu'au
Saint-Gothard, formaient notre ligne defensive contre les Autrichiens.
Du cote de l'Italie, Macdonald s'avancait enfin vers la Toscane.
Il avait laisse garnison au fort Saint-Elme, a Capoue et a Gaete,
conformement a ses instructions. C'etait compromettre inutilement des
troupes qui n'etaient pas capables de soutenir le parti republicain, et
qui laissaie
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