ient etre executes que dans quelques mois.
Cependant l'effet d'une crise est de donner une secousse a tous les
ressorts et de leur rendre une certaine energie. Bernadotte se hata
d'ecrire des circulaires pressantes, et par vint de cette maniere a
accelerer l'organisation deja commencee des bataillons de conscrits.
Robert Lindet, auquel l'emprunt des cent millions n'ouvrait aucune
ressource actuelle, assembla les principaux banquiers et commercans
de la capitale, et les engagea a preter leur credit a l'etat. Ils y
consentirent, et preterent leur signature au ministere des finances.
Ils se formerent en syndicat, et en attendant la rentree des impots,
signerent des billets dont ils devaient etre rembourses au fur et a
mesure des recettes. C'etait une espece de banque temporaire etablie
pour le besoin du moment.
On voulait faire aussi de nouveaux plans de campagne; on demanda un
projet a Bernadotte, qui se hata d'en presenter un fort singulier,
mais qui heureusement ne fut pas mis a execution. Rien n'etait plus
susceptible de combinaisons multipliees qu'un champ de bataille aussi
vaste que celui sur lequel on operait. Chacun en y regardant devait
avoir une idee differente; et si chacun pouvait la proposer et la faire
adopter, il n'y avait pas de raison pour ne pas changer a chaque instant
de projet. Si, dans la discussion, la diversite des avis est utile, elle
est deplorable dans l'execution. Au debut, on avait pense qu'il fallait
agir a la fois sur le Danube et en Suisse., Apres la bataille de
Stokach, on ne voulut plus agir qu'en Suisse, et on supprima l'armee du
Danube. En ce moment, Bernadotte pensa autrement; il pretendit, que la
cause des succes des allies etait dans la facilite avec laquelle ils
pouvaient communiquer, a travers les Alpes, d'Allemagne en Italie.
Pour leur interdire ces moyens de communication, il voulait qu'on leur
enlevat le Saint-Gothard et les Grisons a l'aile droite de l'armee de
Suisse, et qu'on format une nouvelle armee du Danube, qui reportat la
guerre en Allemagne. Pour former cette armee du Danube, il proposait
d'organiser promptement l'armee du Rhin, et de la renforcer de vingt
mille hommes enleves a Massena. C'etait compromettre celui-ci, qui avait
devant lui toutes les forces de l'archiduc, et qui pouvait etre accable
pendant ce revirement. Il est vrai qu'il eut ete bon de ramener la
guerre sur le Danube, mais il suffisait de donner a Massena les moyens
de prendre l'offensive, pour que so
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