a la fois les
armees batave et francaise. Il n'avait guere sous la main que sept mille
Francais et dix mille Hollandais, commandes par Daendels. Il avait
dirige la division batave aux environs du Helder, et dispose aux
environs de Harlem la division francaise. Abercrombie, en debarquant,
rencontra les Hollandais a Groot-Keeten, les repoussa, et parvint ainsi
a assurer le debarquement de ses troupes. Les Hollandais en cette
occasion ne manquerent pas de bravoure, mais ne furent pas diriges
avec assez d'habilete par le general Daendels, et furent obliges de se
replier. Brune les recueillit, et fit ses dispositions pour attaquer
promptement les troupes debarquees avant qu'elles fussent solidement
etablies, et qu'elles eussent ete renforcees des divisions anglaises et
russes qui devaient rejoindre.
Les Hollandais montraient les meilleures dispositions. Les gardes
nationales s'etaient offertes a garder les places, ce qui avait permis
a Brune de mobiliser de nouvelles troupes. Il avait appele a lui la
division Dumonceau, forte de six mille hommes, et il resolut d'attaquer
des les premiers jours de septembre le camp ou venaient de s'etablir
les Anglais. Ce camp etait redoutable; c'etait le Zip, ancien marais,
desseche par l'industrie hollandaise, formant un vaste terrain coupe
de canaux, herisse de digues, et couvert d'habitations. Dix-sept mille
Anglais l'occupaient, et y avaient fait les meilleures dispositions
defensives. Brune pouvait l'assaillir avec vingt mille hommes au plus,
ce qui etait fort insuffisant a cause de la nature du terrain. Il aborda
ce camp le 22 fructidor (8 septembre), et, apres un combat opiniatre,
fut oblige de battre en retraite, et de se replier sur Amsterdam. Il ne
pouvait plus des cet instant empecher la reunion de toutes les forces
anglo-russes, et devait attendre la formation d'une armee francaise pour
les combattre. Cet etablissement des Anglais dans la Nord-Hollande amena
l'evenement qu'on devait redouter le plus, la defection de la grande
flotte hollandaise. Le Texel n'avait pas ete ferme, et l'amiral anglais
Mitchell put y penetrer avec toutes ses voiles. Depuis longtemps les
matelots hollandais etaient travailles par des emissaires du
prince d'Orange; a la premiere sommation de l'amiral Mitchell, ils
s'insurgerent, et forcerent Story, leur amiral, a se rendre. Toute la
marine hollandaise se trouva ainsi au pouvoir des Anglais, ce qui etait
deja pour eux un avantage du plus grand prix.
|