efuser un commandement, et du reste, malgre ses qualites
incontestables, il etait au-dessous du commandement en chef. Quant a
l'expedition d'Egypte, on a vu si le directoire en etait coupable, et
s'il est vrai qu'il eut voulu deporter Bonaparte, Kleber, Desaix et
leurs quarante mille compagnons d'armes. Larevelliere-Lepaux
s'etait brouille avec le heros d'Italie pour sa fermete a combattre
l'expedition.
La provocation a la guerre n'etait pas plus le fait du directoire
que tous les autres malheurs. On a pu voir que l'incompatibilite des
passions dechainees en Europe avait seule provoque la guerre. Il n'en
fallait faire un reproche a personne; mais, dans tous les cas, ce
n'etaient certainement pas les patriotes et les militaires qui avaient
droit d'accuser le directoire. Qu'eussent dit les patriotes si on n'eut
pas soutenu les Vaudois, puni le gouvernement papal, renverse le roi
de Naples, force celui de Piemont a l'abdication? N'etaient-ce pas
les militaires qui, a l'armee d'Italie, avaient toujours pousse a
l'occupation de nouveaux pays? La nouvelle de la guerre les avait
enchantes tous. N'etaient-ce pas d'ailleurs Bernadotte a Vienne, un
frere de Bonaparte a Rome, qui avaient commis des imprudences, s'il y en
avait eu de commises? Ce n'etait pas la determination de la Porte qui
avait entraine celle de la Russie; mais la chose eut-elle ete vraie,
c'etait l'auteur de l'expedition d'Egypte qui pouvait seul en meriter le
reproche.
Rien n'etait donc plus absurde que la masse des accusations accumulees
contre le directoire. Il ne meritait qu'un reproche, c'etait d'avoir
trop partage la confiance excessive que les patriotes et les militaires
avaient dans la puissance de la republique. Il avait partage les
passions revolutionnaires et s'etait livre a leur entrainement. Il avait
cru qu'il suffisait, pour le debut de la guerre, de cent soixante-dix
mille hommes; que l'offensive deciderait de tout, etc. Quant a ses
plans, ils etaient mauvais, mais pas plus mauvais que ceux de Carnot
en 1796, pas plus mauvais que ceux du conseil aulique, et calques
d'ailleurs en partie sur un projet du general Jourdan. Un seul homme en
pouvait faire de meilleurs, comme nous l'avons dit, et ce n'etait pas la
faute du directoire si cet homme n'etait pas en Europe.
Du reste, c'est dans un interet d'equite que l'histoire doit relever
l'injustice de ces reproches; mais tant pis pour un gouvernement quand
on lui impute tout a crime. L'une des qual
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