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ites indispensables d'un gouvernement, c'est d'avoir cette bonne renommee qui repousse l'injustice. Quand il l'a perdue et qu'on lui impute les torts des autres, et ceux meme de la fortune, il n'a plus la faculte de gouverner, et cette impuissance doit le condamner a se retirer. Combien de gouvernemens ne s'etaient-ils pas uses depuis le commencement de la revolution! L'action de la France contre l'Europe etait si violente, qu'elle devait detruire rapidement tous ses ressorts. Le directoire etait use comme l'avait ete le comite de salut public, comme le fut depuis Napoleon lui-meme. Toutes les accusations dont le directoire etait l'objet, prouvaient, non pas ses torts, mais sa caducite. Du reste, il n'etait pas etonnant que cinq magistrats civils, elus au pouvoir, non a cause de leur grandeur hereditaire ou de leur gloire personnelle, mais pour avoir merite un peu plus d'estime que leurs concitoyens, que cinq magistrats, armes de la seule puissance des lois pour lutter avec les factions dechainees, pour soumettre a l'obeissance des armees nombreuses, des generaux couverts de gloire et pleins de pretentions, pour administrer enfin une moitie de l'Europe, parussent bientot insuffisans, au milieu de la lutte terrible qui venait de s'engager de nouveau. Il ne fallait qu'un revers pour faire eclater cette impuissance. Les factions alternativement battues, les militaires reprimes plusieurs fois, les appelaient avec mepris les _avocats_, et disaient que la France ne pouvait etre gouvernee par eux. Par une bizarrerie assez singuliere, mais qui se voit quelquefois dans le conflit des revolutions, l'opinion ne montrait quelque indulgence que pour celui des cinq directeurs qui en aurait merite le moins. Barras, sans contredit, meritait a lui seul tout ce qu'on disait du directoire. D'abord, il n'avait jamais travaille, et il avait laisse a ses collegues tout le fardeau des affaires. Sauf dans les momens decisifs, ou il faisait entendre sa voix plus forte que son courage, il ne s'occupait de rien. Il ne se melait que du personnel du gouvernement, ce qui convenait mieux a son genie intrigant. Il avait pris part a tous les profits des compagnies, et justifie seul le reproche de dilapidation. Il avait toujours ete le defenseur des brouillons et des fripons; c'etait lui qui avait appuye Brune et envoye Fouche en Italie. Il etait la cause des mauvais choix des generaux, car il s'etait oppose a la nomination de Moreau, et avait fortem
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