Verone et Legnago, qui la commandent, appartenaient aux Autrichiens.
Jeter un pont sur quelque point que ce fut, etait tres dangereux, car
les Autrichiens, ayant Verone et Legnago, pouvaient deboucher sur le
flanc de l'armee, occupee a tenter un passage. Le plus sur, si on
n'avait pas eu l'ordre de prendre l'offensive, eut ete de laisser
deboucher l'ennemi au-dela de Verone, de l'attendre sur un terrain qu'on
aurait eu le temps de choisir, de lui livrer bataille, et de profiter
des resultats de la victoire pour passer l'Adige a sa suite.
Scherer, oblige de prendre l'initiative, hesita sur le meilleur parti
a adopter, et se decida enfin pour une attaque vers sa gauche. On se
souvient sans doute de la position de Rivoli, dans les montagnes, a
l'entree du Tyrol, et fort au-dessus de Verone. Les Autrichiens en
avaient retranche toutes les approches, et forme un camp a Pastrengo.
Scherer resolut de leur enlever d'abord ce camp, et de les rejeter de
ce cote au-dela de l'Adige. Les trois divisions Serrurier, Delmas et
Grenier, furent destinees a cet objet. Moreau, devenu simple general de
division sous Scherer, devait, avec les deux divisions Hatry et Victor,
inquieter Verone. Le general Montrichard, avec une division, devait
faire une demonstration sur Legnago. Cette distribution de forces
annoncait l'incertitude et les tatonnemens du general en chef.
L'attaque eut lieu le 6 germinal (26 mars), lendemain de la bataille de
Stokach. Les trois divisions chargees d'assaillir par plusieurs points
le camp de Pastrengo, l'enleverent avec une valeur digne de l'ancienne
armee d'Italie, et s'emparerent de Rivoli. Elles prirent quinze cents
prisonniers aux Autrichiens et beaucoup de canons. Ceux-ci repasserent
l'Adige a la hate sur un pont qu'ils avaient jete a Polo, et qu'ils
eurent le temps de detruire. Au centre, sous Verone, on se battit pour
les villages places en avant de la ville. Kaim mit a les defendre et a
les reprendre une opiniatrete inutile. Celui de San-Massimo fut pris
et repris jusqu'a sept fois. Moreau, non moins opiniatre que son
adversaire, ne lui laissa prendre aucun avantage, et le resserra dans
Verone. Montrichard en faisant une demonstration inutile sur Legnago,
courut de veritables dangers. Kray, trompe par de faux renseignemens,
s'etait imagine que les Francais allaient porter leur principal effort
sur le Bas-Adige; il y avait dirige une grande partie de ses forces, et
en debouchant de Legnago il mit Montric
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