etaient libres par consequent,
et pouvaient etre consacres aux nouveaux besoins de la republique.
On decreta en consequence la mise en vente de 125 millions de biens
nationaux. Un douzieme devait etre paye comptant, le reste en
obligations des acquereurs, negociables a volonte, et payables
successivement dans un delai de dix-huit mois. Elles devaient porter
interet a cinq pour cent. Ce papier pouvait equivaloir a un paiement
au comptant, par la facilite de le donner aux compagnies. Les biens
devaient etre vendus huit fois le revenu. Cette ressource ne fut
pas plus contestee que la loi de recrutement, dont elle etait la
consequence.
[Note 2: Elle fut rendue le 19 fructidor an VI (5 septembre).]
Le directoire se mit ainsi en mesure de repondre aux menaces de
l'Europe, et de soutenir la dignite de la republique. Deux evenemens de
mediocre importance venaient d'avoir lieu, l'un en Irlande, l'autre a
Ostende. L'Irlande s'etait soulevee, et le directoire y avait envoye le
general Humbert avec quinze cents hommes[3]. Malheureusement un envoi
de fonds que devait faire la tresorerie ayant ete retarde, une seconde
division de six mille hommes, commandee par le general Sarrazin, n'avait
pu mettre a la voile, et Humbert etait reste sans appui. Il s'etait
maintenu longtemps, et assez pour prouver que l'arrivee du renfort
attendu aurait change entierement la face des choses. Mais, apres une
suite de combats honorables, il venait d'etre oblige de mettre bas les
armes avec tout son corps. Un echec de meme nature, essuye par les
Anglais, venait de compenser cette perte. Les Anglais venaient par
intervalles lancer quelques bombes sur nos ports de l'Ocean, ils
voulurent faire un debarquement a Ostende, pour detruire les ecluses;
mais, poursuivis a outrance, coupes de leurs vaisseaux, ils furent pris
au nombre de deux mille hommes.
[Note 3: Il debarqua le 5 fructidor (22 aout) et fut battu et fait
prisonnier le 22 (8 septembre) par le general Cornwallis.]
Bien que l'Autriche eut contracte une alliance avec la Russie et avec
l'Angleterre, et qu'elle put compter sur une armee russe et sur un
subside anglais, neanmoins elle hesitait encore a rentrer en lutte avec
la republique francaise. L'Espagne qui voyait avec peine l'incendie
rallume sur le continent, et qui craignait egalement les progres du
systeme republicain et sa ruine, car dans un cas elle pouvait etre
revolutionnee, et dans l'autre punie de son alliance avec la France,
l'E
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