ele a assurer le bien-etre des nouvelles republiques, et la plus
vive indignation contre l'insolence et les concussions des generaux,
contre les vols manifestes des compagnies. Excepte Barras, qui etait de
moitie dans tous les profits des compagnies, qui etait l'espoir de tous
les brouillons de Milan, les quatre autres directeurs denoncaient
avec la plus grande energie ce qui se faisait en Italie. Larevelliere
surtout, dont la severe probite etait revoltee de tant de desordres,
proposa au directoire un plan qui fut agree. Il voulait qu'une
commission continuat a diriger le gouvernement romain, et a contenir
l'autorite militaire; qu'un ambassadeur fut envoye a Milan, pour y
representer le gouvernement francais, et y enlever toute influence a
l'etat-major; que cet ambassadeur fut charge de faire a la constitution
cisalpine les changemens qu'elle exigeait, comme de reduire le nombre
des divisions locales, des fonctionnaires publics, et des membres des
conseils; qu'enfin cet ambassadeur eut pour adjoint un administrateur
capable de creer un systeme d'impot et de comptabilite. Ce plan fut
adopte. Trouve, naguere ministre de France a Naples, et Faypoult, l'un
des membres de la commission de Rome, furent envoyes a Milan pour
executer les mesures proposees par Larevelliere.
Trouve devait, aussitot qu'il serait arrive a Milan, s'entourer des
hommes les plus eclaires de la Cisalpine, et convenir avec eux de tous
les changemens qu'il etait necessaire de faire soit a la constitution,
soit au personnel du gouvernement. Il devait ensuite, quand tous ces
changemens seraient arretes, les faire proposer dans les conseils de la
Cisalpine, par des deputes a sa devotion, et au besoin les appuyer de
l'autorite de la France. Il devait cependant cacher sa main autant qu'il
serait possible.
Trouve, rendu de Naples a Milan, y fit ce qu'on lui avait ordonne. Mais
le secret de sa mission etait difficile a garder. On sut bientot qu'il
venait changer la constitution, et surtout reduire le nombre des places
de toute espece. Les patriotes, qui sentaient bien, a la conduite de
l'ambassadeur, que les reductions porteraient sur eux, etaient furieux.
Ils s'appuyerent sur l'etat-major de l'armee, fort indispose lui-meme
contre l'autorite nouvelle qu'il lui fallait subir, et on vit s'etablir
une lutte scandaleuse entre la legation francaise et l'etat-major
francais, entoure des patriotes italiens. Trouve et les hommes qui se
rendaient chez lui, furent d
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