systeme qu'on essayait
d'etablir dans le moment en France, et qui deplaisait beaucoup aux
patriotes. Tous ces changemens furent approuves et adoptes. Brune avait
ete oblige de fournir l'appui des troupes francaises. Aussi la colere
des patriotes cisalpins fut-elle vaine, et la revolution se fit sans
obstacles. Il fut decide en outre qu'une prochaine convocation des
assemblees primaires aurait lieu, pour approuver les changemens faits a
la constitution.
La tache de Trouve etait achevee; mais le gouvernement francais, voyant
le soulevement que ce ministre avait excite, pensa qu'il n'etait pas
possible de le laisser dans la Cisalpine, qu'il fallait lui donner une
autre ambassade, et envoyer a Milan un homme etranger aux dernieres
querelles. Malheureusement le directoire se laissa imposer un ci-devant
membre des jacobins, qui etait devenu un souple et bas courtisan de
Barras, qui avait ete associe par lui au trafic des compagnies, et
place sur la voie des honneurs; c'etait Fouche, dont Barras surprit la
nomination a ses collegues. Fouche partit pour remplacer Trouve, et
celui-ci dut se rendre a Stuttgard. Mais Brune, profitant du depart
de Trouve, se permit, avec une audace qui n'est explicable que par la
licence militaire qui regnait alors, de faire a l'ouvrage du ministre de
France les plus graves changemens. Il exigea la demission de trois des
directeurs nommes par Trouve, il changea plusieurs ministres, et fit
differentes alterations a la constitution. L'un des trois directeurs
dont il avait demande la demission, Sopranzi, ayant courageusement
refuse de la donner, il le fit saisir de force pas ses soldats, et
arracher du palais du gouvernement. Il se hata ensuite de convoquer les
assemblees primaires, pour leur faire approuver l'oeuvre de Trouve,
modifiee comme elle venait de l'etre par lui. Fouche, qui arriva dans
cet intervalle, aurait du s'opposer a cette convocation, et ne pas
permettre qu'on fit sanctionner des changemens que le general n'avait
pas eu mission de faire; mais il laissa Brune agir a son gre. Les
modifications de Trouve, et les modifications plus recentes de Brune,
furent approuvees par les assemblees primaires, soumises a la fois au
pouvoir militaire et a la violence des patriotes.
Quand le directoire francais apprit ces details, il ne faiblit point. Il
cassa tout ce qu'avait fait Brune, il le destitua, et chargea Joubert
d'aller retablir les choses dans l'etat ou les avait mises Trouve.
Fouche f
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