onclue entre les republiques
helvetique et francaise le 2 fructidor (19 aout). D'apres ce traite,
celle des deux puissances qui etait en guerre avait droit de requerir
l'intervention de l'autre et de lui demander un secours dont la
force devait etre determinee suivant les circonstances. La puissance
requerante devait payer les troupes fournies par l'autre; la libre
navigation de tous les fleuves de la Suisse et de la France etait
reciproquement stipulee. Deux routes devaient etre ouvertes, l'une de
France a la Cisalpine, en traversant le Valais et le Simplon, l'autre de
France en Souabe, en remontant le Rhin et en suivant la rive orientale
du lac de Constance. Dans ce systeme des republiques unies, la France
s'assurait deux grandes routes militaires pour se rendre dans les etats
de ses allies, et etre en mesure de deboucher rapidement en Italie ou en
Allemagne. On a dit que ces deux routes transportaient le theatre de
la guerre dans les etats allies. Ce n'etaient pas les routes, mais
l'alliance avec la France qui exposait ces etats a devenir le theatre de
la guerre. Les routes n'etaient qu'un moyen d'accourir plus tot et de
les proteger a temps, en prenant l'offensive en Allemagne ou en Italie.
La ville de Geneve fut reunie a la France, ainsi que la ville de
Mulhausen. Les bailliages italiens, qui avaient long-temps hesite entre
la Cisalpine et la republique helvetique, se declarerent pour celle-ci,
et voterent leur reunion. Les ligues grises, que le directoire aurait
voulu reunir a la Suisse, etaient partagees en deux factions rivales,
et balancaient entre la domination autrichienne et la domination
helvetique. Nos troupes les observaient. Les moines et les agens
etrangers amenerent un nouveau desastre dans l'Underwalden. Ils firent
soulever les paysans de cette vallee contre les troupes francaises. Un
combat des plus acharnes eut lieu a Stanz, et il fallut mettre le feu
a ce malheureux bourg pour en chasser les fanatiques qui s'y etaient
etablis.
Les memes difficultes se presentaient de l'autre cote des Alpes. Une
espece d'anarchie regnait entre les sujets des nouveaux etats et
leurs gouvernemens, entre ces gouvernemens et nos armees, entre nos
ambassadeurs et nos generaux. C'etait une epouvantable confusion. La
petite republique ligurienne etait acharnee contre le Piemont, et
voulait a tout prix y introduire la revolution. Grand nombre de
democrates piemontais s'etaient refugies dans son sein, et en etaient
sorti
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