ouloir intervenir
dans la lutte des deux systemes. Elle veillait seulement a ses
frontieres du cote de la Hollande et de la France, pour empecher la
contagion revolutionnaire. Elle avait range ses armees de maniere a
former une espece de cordon sanitaire. L'Empire, qui avait appris a ses
depens a connaitre la puissance de la France, et qui etait expose a
devenir toujours le theatre de la guerre, souhaitait la paix. Les
princes depossedes eux-memes la souhaitaient aussi, parce qu'ils etaient
assures de trouver des indemnites sur la rive droite; les princes
ecclesiastiques seuls, menaces de la secularisation, desiraient la
guerre. Les puissances italiennes du Piemont et de la Toscane ne
demandaient pas mieux qu'une occasion, mais elles tremblaient sous la
main de fer de la republique francaise. Elles attendaient que Naples ou
l'Autriche leur donnat le signal. Quant a l'Autriche, quoiqu'elle fut la
mieux disposee des cours formant la coalition monarchique, elle hesitait
cependant avec sa lenteur ordinaire a prendre un parti, et surtout elle
craignait pour ses peuples deja tres epuises par la guerre. La France
lui avait oppose deux republiques nouvelles, la Suisse et Rome, l'une
sur ses flancs, l'autre en Italie, ce qui l'irritait fort et la
disposait tout a fait a rentrer en lutte; mais elle aurait passe
par-dessus ces nouveaux envahissemens de la coalition republicaine, si
on l'avait dedommagee par quelques conquetes. C'est pour ce but qu'elle
avait propose des conferences a Selz. Ces conferences devaient
avoir lieu dans l'ete de 1798, non loin du congres de Rastadt, et
concurremment avec ce congres. De leur resultat dependaient la
determination de l'Autriche et le succes des efforts tentes pour former
une nouvelle coalition.
Francois (de Neufchateau) etait l'envoye choisi par la France. C'est
pour ce motif qu'on avait designe la petite ville de Selz, a cause de sa
situation sur les bords du Rhin, non loin de Rastadt, mais sur la
rive gauche. Cette derniere condition etait necessaire, parce que la
constitution defendait au directeur sortant de s'eloigner de France
avant un delai fixe. M. de Cobentzel avait ete envoye par l'Autriche.
Des les premiers momens on put voir les dispositions de cette puissance.
Elle voulait etre dedommagee, par des extensions de territoire, des
conquetes que le systeme republicain avait faites en Suisse et en
Italie. La France voulait avant tout qu'on s'entendit sur les evenemens
de Vienne, et
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