urnal, mais en fait d'idees il y passa toujours plus ou moins pour un
reveur. Ses opinions, afin de prevaloir, avaient besoin d'arriver par M.
Dubois[112].
[Note 112: Nous laissons subsister cette page qui fut exacte, nous la
maintenons, bien que nos sentiments et nos jugements a l'egard de M.
Leroux aient change a mesure qu'il changeait lui-meme. Ce n'est plus de
sa modestie qu'il semblerait a propos de venir parler aujourd'hui. Lui
aussi il est entre a pleines voiles, comme tant d'autres, dans cet Ocean
Pacifique de l'orgueil, et il a franchi son detroit de Magellan. Nous
l'avions connu et aime homme _distingue_, nous l'abandonnons revelateur
et prophete. Mais nous irions jusqu'a regretter de l'avoir connu et
loue, quand nous le voyons provoquer l'outrage, a propos de Jouffroy
mort, contre les amis les plus chers et les plus consciencieux de
cet homme excellent, quand nous le voyons deverser l'amertume sur
l'irreprochable et integre M. Damiron; et tout cela parce que M. Leroux
veut faire de Jouffroy son _precurseur_ comme il a fait de M. Cousin son
_Antechrist_.--Qu'il nous suffise de repeter ici que, nonobstant toutes
les variations subsequentes, cet historique du _Globe_ reste d'une
parfaite exactitude.]
M. Dubois s'etait donc mis a l'oeuvre en septembre 1824, seconde de M.
Leroux, et moyennant les avances financieres de M. Lachevardiere. MM.
Jouffroy et Damiron, ses amis intimes, ne pouvaient lui manquer. M.
Trognon travailla aussi des les premiers numeros. Comme il y avait
exposition de peinture au debut, M. Thiers se chargea d'en rendre
compte; sauf ce coup de main du commencement, il ne donna rien depuis au
journal. M. Merimee donna quelque chose d'abord, mais ne continua pas sa
collaboration. Quelques jeunes gens, eleves distingues de MM. Jouffroy
et Damiron, entrerent de bonne heure, parmi lesquels MM. Vitet et
Duchatel, qui n'etaient pas plus des doctrinaires alors que M. Thiers.
Ils connaissaient les doctrinaires sans doute, ils etaient lies, ainsi
que leurs maitres, avec M. Guizot, avec M. de Broglie, peut-etre de loin
avec M. Royer-Collard; personne dans cette reunion commencante
n'en etait aux prejuges brutaux et aux declamations ineptes du
_Constitutionnel_; mais par M. Dubois, ame du journal, un vif sentiment
revolutionnaire et girondin se tenait en garde; et, des que la Censure
fut levee, cette pointe genereuse perca en toute occasion. M. de
Remusat, le plus doctrinaire assurement des redacteurs du
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