ait a l'Ecole centrale de Lyon un professeur de
mathematiques, M. Roux, egalement secretaire de l'Athenee. C'est de lui
que M. Ampere attendit quelque temps cette reponse avec anxiete, comme
un veritable oracle. Mais il finit par decouvrir que les connaissances
du bon M. Roux en mathematiques n'allaient pas la. Enfin, M. de Lalande
etant venu a Bourg vers ce temps, M. Ampere lui presenta son travail, ou
plutot le travail, lu a une seance de la Societe d'emulation de l'Ain, a
laquelle M. de Lalande assistait, fut remis a l'examen d'une commission
dont ce dernier faisait partie. M. de Lalande, apres de grands eloges
fort sinceres, finit par demander a l'auteur des exemples en nombre de
ses formules algebriques, ajoutant que c'etait pour mettre dans son
rapport les resultats a la portee de tout le monde: "J'ai conclu de tout
cela, ecrit M. Ampere, qu'il n'avait pas voulu se donner la peine de
suivre mes calculs, qui exigent, en effet, de profondes connaissances
en mathematiques. Je lui ferai des exemples; mais je persiste a faire
imprimer mon ouvrage tel qu'il est. Ces exemples lui donneraient l'air
d'un ouvrage d'ecolier." A la fin de 1802, MM. Delambre et Villar,
charges d'organiser les lycees dans cette partie de la France, vinrent a
Bourg, et M. Ampere trouva dans M. Delambre le juge qu'il desirait et un
appui efficace. Le memoire sur la _Theorie mathematique du jeu_, alors
imprime, donna au savant examinateur une premiere idee assez haute du
jeune mathematicien. Un autre memoire sur l'_Application a la mecanique
des formules du calcul des variations_, compose en tres-peu de jours
a son intention, et qu'il entendit dans une seance de la Societe
d'emulation, ajouta a cette idee. Le nouveau memoire que nous venons de
mentionner, et qui eut aussi toutes ses vicissitudes (particulierement
une certaine aventure de charrette sur le grand chemin de Bourg a Lyon,
et dans laquelle il faillit etre perdu), copie enfin au net, fut porte a
Paris par M. de Jussieu, et remis aux mains de M. Delambre, revenu de
sa tournee. Celui-ci le presenta a l'Institut, et le fit lire a M. de
Laplace. Cependant M. Ampere, nomme professeur de mathematiques et
d'astronomie, avait passe, selon son desir, au Lycee de Lyon.
Mais d'autres evenements non moins importants, et bien contraires,
s'etaient accomplis dans cet intervalle. Au milieu de ses travaux
continus a Bourg, de ses lecons a l'Ecole centrale, et des lecons
particulieres qu'il y ajoutait, o
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