vous aller occuper en chef va vous mettre a meme
enfin de deployer les talens que la nature vous a donnes. L'interet de
ce qui se passera ici est vif, et les resultats en seront immenses pour
le commerce, pour la civilisation; ce sera l'epoque d'ou dateront de
grandes revolutions.
Accoutume a voir la recompense des peines et des travaux de la vie
dans l'opinion de la posterite, j'abandonne avec le plus grand regret
l'Egypte. L'interet de la patrie, sa gloire, l'obeissance, les evenemens
extraordinaires qui viennent de se passer, me decident seuls a passer au
milieu des escadres ennemies pour me rendre en Europe. Je serai d'esprit
et de coeur avec vous. Vos succes me seront aussi chers que ceux ou je
me trouverais en personne, et je regarderai comme mal employes tous les
jours de ma vie ou je ne ferai pas quelque chose pour l'armee dont
je vous laisse le commandement, et pour consolider le magnifique
etablissement dont les fondemens viennent d'etre jetes.
L'armee que je vous confie est toute composee de mes enfans; j'ai eu
dans tous les temps, meme au milieu des plus grandes peines, des marques
de leur attachement. Entretenez-les dans ces sentimens, vous le devez
a l'estime et a l'amitie toute particuliere que j'ai pour vous et a
l'attachement vrai que je leur porte.
BONAPARTE.
FIN DU DEUXIEME LIVRE.
LIVRE TROISIEME.
CONSULAT.
Paris, le 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799).
_Bonaparte, general en chef, aux citoyens composant la garde nationale
sedentaire de Paris._
Citoyens, le Conseil des Anciens, depositaire de la sagesse nationale,
vient de rendre le decret ci-joint[2]; il est autorise par les articles
102 et 103 de l'acte constitutionnel.
Il me charge de prendre les mesures necessaires pour la surete de la
representation nationale. Sa translation est necessaire et momentanee.
Le corps legislatif se trouvera a meme de tirer la representation
du danger imminent ou la desorganisation de toutes les parties de
l'administration nous conduit.
Il a besoin, dans cette circonstance essentielle, de l'union et de la
confiance des patriotes. Ralliez-vous autour de lui: c'est le seul moyen
d'asseoir la republique sur les bases de la liberte civile, du bonheur
interieur, de la victoire et de la paix.
BONAPARTE.
[Footnote 2: Par ce decret rendu le 17 brumaire, le Conseil des Anciens
chargeait le general Bonaparte de prendre toutes les mesures necessaires
a la surete de la representation natio
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