la chambre, et vraiment ce revolver me
faisait plaisir.
Je quittai donc Fred, l'ayant poste a la fenetre 5 sur le plan, et
je me dirigeai, toujours avec la plus grande precaution, vers
l'appartement de M. Stangerson, dans l'aile gauche du chateau. Je
trouvai M. Stangerson avec le pere Jacques, qui avait observe la
consigne, se bornant a dire a son maitre qu'il lui fallait
s'habiller au plus vite. Je mis alors M. Stangerson, en quelques
mots, au courant de ce qui se passait. Il s'arma, lui aussi, d'un
revolver, me suivit et nous fumes aussitot dans la galerie tous
trois. Tout ce qui vient de se passer, depuis que j'avais vu
l'assassin assis devant le bureau, avait a peine dure dix minutes.
M. Stangerson voulait se precipiter immediatement sur l'assassin
et le tuer: c'etait bien simple. Je lui fis entendre qu'avant tout
il ne fallait pas risquer, "en voulant le tuer, de le manquer
vivant".
Quand je lui eus jure que sa fille n'etait pas dans la chambre et
qu'elle ne courait aucun danger, il voulut bien calmer son
impatience et me laisser la direction de l'evenement. Je dis
encore au pere Jacques et a M. Stangerson qu'ils ne devaient venir
a moi que lorsque je les appellerais ou lorsque je tirerais un
coup de revolver "et j'envoyai le pere Jacques se placer" devant
la fenetre situee a l'extremite de la galerie droite. (La fenetre
est marquee du chiffre 2 sur mon plan.) J'avais choisi ce poste
pour le pere Jacques parce que j'imaginais que l'assassin, traque
a sa sortie de la chambre, se sauvant a travers la galerie pour
rejoindre la fenetre qu'il avait laissee ouverte, et voyant, tout
a coup, en arrivant au carrefour des galeries, devant cette
derniere fenetre, Larsan gardant la galerie tournante,
continuerait son chemin dans la galerie droite. La, il
rencontrerait le pere Jacques, qui l'empecherait de sauter dans le
parc par la fenetre qui ouvrait a l'extremite de la galerie
droite. C'est ainsi, certainement, qu'en une telle occurrence
devait agir l'assassin s'il connaissait les lieux (et cette
hypothese ne faisait point de doute pour moi). Sous cette fenetre,
en effet, se trouvait exterieurement une sorte de contrefort.
Toutes les autres fenetres des galeries donnaient a une telle
hauteur sur des fosses qu'il etait a peu pres impossible de sauter
par la sans se rompre le cou. Portes et fenetres etaient bien et
solidement fermees, y compris la porte de la chambre de debarras,
a l'extremite de la galerie droite: Je m
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