aisons que je vous
dirai plus tard, que l'assassin n'avait pas de complice et que
tout ce drame cachait un mystere entre Mlle Stangerson et
l'assassin, mystere dans lequel les concierges n'avaient que
faire. L'histoire du braconnage expliquait tout, _relativement aux
concierges._ Je l'admis en principe et je recherchai une preuve
chez eux, dans leur loge. Je penetrai dans leur maisonnette, comme
vous le savez, et decouvris sous leur lit des lacets et du fil de
laiton. "Parbleu! pensai-je, parbleu! voila bien pourquoi ils
etaient, la nuit, dans le parc." Je ne m'etonnai point qu'ils se
fussent tus devant le juge et que, sous le coup d'une aussi grave
accusation que celle d'une complicite dans le crime, ils n'aient
point repondu tout de suite en avouant le braconnage. Le
braconnage les sauvait de la cour d'assisses, mais les faisait
mettre a la porte du chateau, et, comme ils etaient parfaitement
surs de leur innocence sur le fait crime, ils esperaient bien que
celle-ci serait vite decouverte et que l'on continuerait a ignorer
le fait braconnage. Il leur serait toujours loisible de parler a
temps! Je leur ai fait hater leur confession par l'engagement
signe de M. Stangerson, que je leur apportais. Ils donnerent
toutes preuves necessaires, furent mis en liberte et concurent
pour moi une vive reconnaissance. Pourquoi ne les avais-je point
fait delivrer plus tot? Parce que je n'etais point sur alors qu'il
n'y avait dans leur cas que du braconnage. Je voulais les laisser
venir, et etudier le terrain. Ma conviction ne devint que plus
certaine, a mesure que les jours s'ecoulaient. Au lendemain de la
"galerie inexplicable", comme j'avais besoin de gens devoues ici,
je resolus de me les attacher immediatement en faisant cesser leur
captivite. Et voila!"
Ainsi s'exprima Joseph Rouletabille, et je ne pus que m'etonner
encore de la simplicite de raisonnement qui l'avait conduit a la
verite dans cette affaire de la complicite des concierges. Certes,
l'affaire etait minime, mais je pensai a part moi que le jeune
homme, un de ces jours, ne manquerait point de nous expliquer,
avec la meme simplicite, la formidable nuit de la "Chambre Jaune"
et celle de la "galerie inexplicable".
Nous etions arrives a l'auberge du "Donjon". Nous entrames.
Cette fois, nous ne vimes point l'hote, mais ce fut l'hotesse qui
nous accueillit avec un bon sourire heureux. J'ai deja decrit la
salle ou nous nous trouvions, et j'ai donne un apercu de la
ch
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