edoute, _Mlle Stangerson la
prepare!_
-- C'est effroyable!
-- Oui.
-- Et le geste que nous lui avons vu faire, c'est le geste qui va
endormir son pere?
-- Oui.
-- En somme, pour l'affaire de cette nuit, nous ne sommes que
deux?
-- Quatre; le concierge et sa femme veillent a tout hasard... Je
crois leur veille inutile, "avant"... Mais le concierge pourra
m'etre utile "apres, si on tue"!
-- Vous croyez donc qu'on va tuer?
-- _On tuera s'il le veut!_
-- Pourquoi n'avoir pas averti le pere Jacques? Vous ne vous
servez plus de lui, aujourd'hui?
-- Non", me repondit Rouletabille d'un ton brusque.
Je gardai quelque temps le silence; puis, desireux de connaitre le
fond de la pensee de Rouletabille, je lui demandai a brule-
pourpoint:
"Pourquoi ne pas avertir Arthur Rance? Il pourrait nous etre d'un
grand secours...
-- Ah ca! fit Rouletabille avec mechante humeur... Vous voulez
donc mettre tout le monde dans les secrets de Mlle Stangerson! ...
Allons diner... c'est l'heure... Ce soir nous dinons chez Frederic
Larsan... a moins qu'il ne soit encore pendu aux trousses de
Robert Darzac... Il ne le lache pas d'une semelle. Mais, bah! s'il
n'est pas la en ce moment, je suis bien sur qu'il sera la cette
nuit! ... En voila un que je vais rouler!"
A ce moment, nous entendimes du bruit dans la chambre a cote.
"Ce doit etre lui, dit Rouletabille.
-- J'oubliais de vous demander, fis-je: quand nous serons devant
le policier, pas une allusion a l'expedition de cette nuit, n'est-
ce pas?
-- Evidemment; nous operons seuls, _pour notre compte personnel._
-- Et toute la gloire sera pour nous?"
Rouletabille, ricanant, ajouta:
"Tu l'as dit, bouffi!"
Nous dinames avec Frederic Larsan, dans sa chambre. Nous le
trouvames chez lui... Il nous dit qu'il venait d'arriver et nous
invita a nous mettre a table. Le diner se passa dans la meilleure
humeur du monde, et je n'eus point de peine a comprendre qu'il
fallait l'attribuer a la quasi-certitude ou Rouletabille et
Frederic Larsan, l'un et l'autre, et chacun de son cote, etaient
de tenir enfin la verite. Rouletabille confia au grand Fred que
j'etais venu le voir de mon propre mouvement et qu'il m'avait
retenu pour que je l'aidasse dans un grand travail qu'il devait
livrer, cette nuit meme, a _L'Epoque_. Je devais repartir, dit-il,
pour Paris, par le train d'onze heures, emportant sa "copie", qui
etait une sorte de feuilleton ou le jeune reporter retrac
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