rzac. Larsan a, du reste, a peu pres la
taille de Darzac et quasi le meme pied. Il ne lui serait pas
difficile, s'il est necessaire, apres avoir dessine l'empreinte du
pied de M. Darzac, de se faire faire, sur ce dessin, des
chaussures qu'il chaussera. Ce sont la trucs enfantins pour
Larsan-Ballmeyer.
"Donc, pas de reponse a sa lettre, pas de rendez-vous, et il a
toujours la petite clef precieuse dans sa poche. Eh bien, puisque
Mlle Stangerson ne vient pas a lui, il ira a elle! Depuis
longtemps son plan est fait. Il s'est documente sur le Glandier et
sur le pavillon. Un apres-midi, alors que M. et Mlle Stangerson
viennent de sortir pour la promenade et que le pere Jacques lui-
meme est parti, il s'introduit dans le pavillon par la fenetre du
vestibule. Il est seul, pour le moment, il a des loisirs... il
regarde les meubles... l'un d'eux, fort curieux, et ressemblant a
un coffre-fort, a une toute petite serrure... Tiens! Tiens! Cela
l'interesse... Comme il a sur lui la petite clef de cuivre... il y
pense... liaison d'idees. Il essaye la clef dans la serrure; la
porte s'ouvre... Des papiers! Il faut que ces papiers soient bien
precieux pour qu'on les ait enfermes dans un meuble aussi
particulier... pour qu'on tienne tant a la clef qui ouvre ce
meuble... Eh! Eh! cela peut toujours servir... a un petit
chantage... cela l'aidera peut-etre dans ses desseins amoureux...
Vite, il fait un paquet de ces paperasses et va le deposer dans le
lavatory du vestibule. Entre l'expedition du pavillon et la nuit
de l'assassinat du garde, Larsan a eu le temps de voir ce
qu'etaient ces papiers. Qu'en ferait-il? Ils sont plutot
compromettants... Cette nuit-la, il les rapporta au chateau...
Peut-etre a-t-il espere du retour de ces papiers, qui
representaient vingt ans de travaux, une reconnaissance quelconque
de Mlle Stangerson... Tout est possible, dans un cerveau comme
celui-la! ... Enfin, quelle qu'en soit la raison, il a rapporte
les papiers _et il en etait bien debarrasse!_
Rouletabille toussa et je compris ce que signifiait cette toux. Il
etait evidemment embarrasse, a ce point de ses explications, par
la volonte qu'il avait de ne point donner le veritable motif de
l'attitude effroyable de Larsan vis-a-vis de Mlle Stangerson. Son
raisonnement etait trop incomplet pour satisfaire tout le monde,
et le president lui en eut certainement fait l'observation, si,
malin comme un singe, Rouletabille ne s'etait ecrie: "Maintenant,
nous arri
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