M. Robert Darzac.
"Vous refusez toujours de nous dire, monsieur, quel a ete l'emploi
de votre temps pendant qu'"on" attentait a la vie de Mlle
Stangerson?
-- Je ne peux rien vous dire, monsieur..."
Le president implora du regard une explication de Rouletabille:
"On a le droit de penser, m'sieur le president, que les absences
de M. Robert Darzac etaient etroitement liees au secret de Mlle
Stangerson... Aussi M. Darzac se croit-il tenu a garder le
silence! ... Imaginez que Larsan, qui a, lors de ses trois
tentatives, tout mis en train pour detourner les soupcons sur M.
Darzac, ait fixe, justement, ces trois fois-la, des rendez-vous a
M. Darzac dans un endroit compromettant, rendez-vous ou il devait
etre traite du mystere... M. Darzac se fera plutot condamner que
d'avouer quoi que ce soit, que d'expliquer quoi que ce soit qui
touche au mystere de Mlle Stangerson. Larsan est assez malin pour
avoir fait encore cette "combinaise-la! ..."
Le president, ebranle, mais curieux, repartit encore:
"Mais quel peut bien etre ce mystere-la?
-- Ah! m'sieur, j'pourrais pas vous dire! fit Rouletabille en
saluant le president; seulement, je crois que vous en savez assez
maintenant pour acquitter M. Robert Darzac! ... A moins que Larsan
ne revienne! mais j'crois pas!" fit-il en riant d'un gros rire
heureux.
Tout le monde rit avec lui.
"Encore une question, monsieur, fit le president. Nous comprenons,
toujours en admettant votre these, que Larsan ait voulu detourner
les soupcons sur M. Robert Darzac, mais quel interet avait-il a
les detourner aussi sur le pere Jacques? ...
-- "L'interet du policier!" m'sieur! L'interet de se montrer
debrouillard en annihilant lui-meme ces preuves qu'il avait
accumulees. C'est tres fort, ca! C'est un truc qui lui a souvent
servi a detourner les soupcons qui eussent pu s'arreter sur lui-
meme! Il prouvait l'innocence de l'un, avant d'accuser l'autre.
Songez, monsieur le president, qu'une affaire comme celle-la
devait avoir ete longuement "mijotee "a l'avance par Larsan. Je
vous dis qu'il avait tout etudie et qu'il connaissait les etres et
tout. Si vous avez la curiosite de savoir comment il s'etait
documente, vous apprendrez qu'il s'etait fait un moment le
commissionnaire entre "le laboratoire de la Surete"et M.
Stangerson, a qui on demandait des "experiences". Ainsi, il a pu,
avant le crime, penetrer deux fois dans le pavillon. Il etait
grime de telle sorte que le pere Jacques, depui
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