a cette lettre ou Jean Roussel-Frederic Larsan-Ballmeyer
lui rappelait les premieres heures de leur union dans ce petit et
charmant presbytere qu'ils avaient loue a Louisville: "... Le
presbytere n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son
eclat." Le miserable se disait riche et emettait la pretention "de
la ramener la-bas"! Mlle Stangerson avait declare a M. Darzac que,
si son pere arrivait a soupconner un pareil deshonneur, "elle se
tuerait"! M. Darzac s'etait jure qu'il ferait taire cet Americain,
soit par la terreur, soit par la force, dut-il commettre un crime!
Mais M. Darzac n'etait pas de force, et il aurait succombe sans ce
brave petit bonhomme de Rouletabille.
Quant a Mlle Stangerson, que vouliez-vous qu'elle fit, en face du
monstre? Une premiere fois, quand, apres des menaces prealables
qui l'avaient mise sur ses gardes, il se dressa devant elle, dans
la "Chambre Jaune", elle essaya de le tuer. Pour son malheur, elle
n'y reussit pas. Des lors, elle etait la victime assuree de cet
etre invisible "qui pouvait la faire chanter jusqu'a la mort", qui
habitait chez elle, a ses cotes, sans qu'elle le sut, qui exigeait
des rendez-vous "au nom de leur amour". La premiere fois, elle lui
avait "refuse" ce rendez-vous, "reclame dans la lettre du bureau
40"; il en etait resulte le drame de la "Chambre Jaune". La
seconde fois, avertie par une nouvelle lettre de lui, lettre
arrivee par la poste, et qui etait venue la trouver normalement
dans sa chambre de convalescente, "elle avait fui le rendez-vous",
en s'enfermant dans son boudoir avec ses femmes. Dans cette
lettre, le miserable l'avait prevenue, que, puisqu'elle ne pouvait
se deranger, "vu son etat", il irait chez elle, et serait dans sa
chambre telle nuit, a telle heure... qu'elle eut a prendre toute
disposition pour eviter le scandale... Mathilde Stangerson,
sachant qu'elle avait tout a redouter de l'audace de Ballmeyer,
"lui avait abandonne sa chambre"... Ce fut l'episode de la
"galerie inexplicable". La troisieme fois, elle avait "prepare le
rendez-vous". C'est qu'avant de quitter la chambre vide de Mlle
Stangerson, la nuit de la "galerie inexplicable", Larsan lui avait
ecrit, comme nous devons nous le rappeler, une derniere lettre,
dans sa chambre meme, et l'avait laissee sur le bureau de sa
victime; cette lettre exigeait un rendez-vous "effectif" dont il
fixa ensuite la date et l'heure, "lui promettant de lui rapporter
les papiers de son pere, et la menaca
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