nstitue de commission d'examens, mais des
poumons solides et une langue venimeuse secondent puissamment l'ecrivain
socialiste. Et c'est ainsi grace a la concurrence que se font
reciproquement ces personnages de si differentes situations sociales,
que des ignorants, n'ayant absolument rien compris au socialisme,
s'introduisent dans notre mouvement en qualite de redacteurs et
d'ecrivains. Parfois aussi on aime a faire parade d'un de ces transfuges
des "classes civilisees" et quelque temps apres on assiste au spectacle
de voir le monsieur abjurer solennellement tout ce que dans sa juvenile
presomption il a ecrit ou raconte aux ouvriers. Et alors on fait des
reproches a cet honnete homme! Si seulement nombre de ces ecrivains qui
n'ont jamais rien compris au socialisme voulaient suivre cet exemple!
Quel bien n'en resulterait-il pas pour notre agitation! Oui, le
"parvenir a l'entiere comprehension" n'est pas chose aussi aisee qu'on
le croit generalement. Cela exige en premier lieu de l'etude et de
l'observation qui, a leur tour, demandent le loisir et les connaissances
necessaires. Les exceptions confirment la regle. S'imaginer que les
connaissances qui precedent les etudes academiques et ces etudes
elles-memes puissent etre remplacees par quelque lecture et par la seule
bonne volonte de devenir ecrivain, c'est donner une preuve de la plus
absolue incomprehension du metier d'ecrivain. Lorsque des personnages
capables tout au plus de remplir les fonctions de second redacteur sont
a la tete d'un journal, et qu'ils traitent du haut de leur grandeur des
sous-redacteurs plus intelligents et qui ont plus de routine
qu'eux-memes, alors ils donnent bien la preuve qu'ils possedent toute la
presomption adherente a leur position mais nullement qu'ils disposent du
_savoir_ qu'on a le droit d'exiger chez nos redacteurs en chef. Or, ce
savoir n'est pas uniquement base sur des aptitudes naturelles mais
encore sur des etudes methodiques, continuees jusqu'a la fin des cours
academiques. Ce qui ne veut pas dire que les etudes universitaires
suffisent pour former l'ecrivain socialiste. Nous avons, au contraire,
des personnages ayant fait leurs etudes et qui cependant ne comprennent
rien au socialisme. Mais, munis de toute leur presomption universitaire
en meme temps que de leur titre doctoral ils se croient appeles a jouer
un role dans le mouvement.--Si je n'etais pas la, qu'adviendrait-il de
la social-democratie? Voila ce qu'ils disent par leur
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