FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46  
47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   >>   >|  
ux palissades: j'avais renouvele ma provision de cartouches. Je ne sentais plus ni la fatigue, ni le soleil, ni la faim. Tout a coup la nouvelle qu'un armistice de vingt-quatre heures venait d'etre signe circula avec la rapidite de l'etincelle electrique. Presque aussitot le drapeau blanc fut arbore sur le rempart. --Voila le chiffon! me dit un zouave d'Afrique en me poussant du coude. Tous, nous nous mimes a le regarder d'un air d'hebetement. A la furie de la bataille succedait une sorte d'aneantissement. J'essuyai machinalement mon fusil, dont la culasse etait noire de poudre et dont le canon fumait. Mes camarades grondaient entre eux: --Et l'homme aux graines d'epinard de ce matin, ou donc est-il? En voila des generaux qui ne valent pas un caporal! murmura l'un d'eux. Je me rappelai en effet que, dans la matinee, un officier superieur, general ou colonel, je ne sais lequel, qui commandait a la porte de Paris, etait passe dans nos rangs, et, relevant la tete d'un air d'importance, prenant une pose fastueuse: --Mes enfants, avait-il dit, vous etes les zouaves d'Afrique; je m'engage a vous faire passer sur le ventre des Prussiens et a vous ramener a Paris! Nous n'avions plus a passer sur le ventre de personne, et de soldats nous allions devenir prisonniers. Les batteries prussiennes continuaient a tirer, tandis que le drapeau blanc continuait a flotter. Mon pauvre detachement, diminue de quelques hommes, descendit le rempart et s'engagea dans la rue de Paris, ou, reuni a d'autres compagnies, il forma une haie d'honneur. Les obus eclataient ca et la, faisant voler le platre et les briques. Nous avions l'arme au pied. Les plus vieux hochaient la tete. On ne leur avait rien dit, et ils avaient la certitude que c'etait fini. Aucun de nous ne savait ce que nous faisions la. Que nous importait, du reste? Le vol des obus qui ricochaient sur les paves ou egratignaient au passage la facade des maisons nous laissait indifferents. Des officiers, des aides de camp montaient et descendaient la rue. L'un d'eux se dirigea vers le rempart et fit appeler le portier-consigne, qui requit une corvee de quelques hommes. --Bien sur on attend un parlementaire, me dit mon voisin. Mes regards se porterent vers la voute que j'avais si souvent traversee, et ou l'on distinguait sur la pierre noire la trace blanche des balles. Le pont-levis abaisse, les barrieres ouvertes, un colonel bavarois accompagne d'un trompette trave
PREV.   NEXT  
|<   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46  
47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   >>   >|  



Top keywords:

rempart

 

passer

 
Afrique
 
colonel
 

quelques

 

avions

 
hommes
 

ventre

 

drapeau

 
batteries

detachement
 

prussiennes

 

pauvre

 

hochaient

 

continuait

 

flotter

 

honneur

 

engagea

 

continuaient

 

tandis


autres

 
eclataient
 
platre
 

briques

 

compagnies

 
descendit
 

faisant

 

diminue

 

ricochaient

 
porterent

traversee
 
souvent
 

voisin

 
parlementaire
 

requit

 

consigne

 
corvee
 

attend

 

distinguait

 

pierre


bavarois

 

ouvertes

 
accompagne
 

trompette

 

barrieres

 

abaisse

 

blanche

 
balles
 

portier

 

appeler