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er qui frottait sa moustache grisonnante donna le premier le signal du depart. --Merci, madame, et adieu! cria-t-il. Chacun fila vers la porte. Au moment de les suivre, je sentis une petite main qui pressait la mienne. C'etait la jeune fille qui, de la part de sa mere, m'offrait un petit paquet de bandes. Je les serrai dans ma poche, et me trouvai dans la rue sans oser regarder derriere moi. Il etait neuf heures, et l'on devait partir a neuf heures et demie. Il fallait se hater. Je pris au hasard a travers le bourg. Au bout d'un quart d'heure, tandis que de tous cotes on allait et venait, j'avisai un paysan qui comptait des sous devant une porte. Il avait l'air bonhomme et paraissait solide; j'allai droit a lui, et la bouche a son oreille: --Si vous voulez me conduire en Belgique, il y a deux cents francs pour vous. Tout en parlant, j'avais mis sous ses yeux une main ou brillaient dix pieces d'or. Le paysan se gratta le menton, fit tomber ses sous dans une bourse de cuir, me regarda du coin de l'oeil, puis, voyant que personne ne l'observait: --Venez, me dit-il brusquement. Je le suivis. Il marchait d'un air tranquille, et sifflait entre ses dents. Chemin faisant, a travers des ruelles qui me semblaient interminables, nous rencontrions des soldats prussiens qui me regardaient; mais il n'etait pas neuf heures et demie encore, et aucun d'eux ne songea a m'arreter. Le coeur me battait a m'etouffer. Une femme vint qui se mit a causer avec mon guide; je l'aurais etranglee; il ralentit son pas, puis la congedia, et reprit sa course le long des ruelles. Ou me menait-il donc? Il entra enfin dans une maison petite et pauvre, et me pria de monter dans le grenier. --Et vous n'en bougerez que quand vous me verrez. En un clin d'oeil, j'atteignis le sommet de l'escalier, et me jetai dans le trou noir qu'il appelait un grenier. J'attendis la quinze minutes qui me parurent longues comme des nuits sans sommeil. J'ecoutai, l'oreille collee aux fentes des murailles. Un bruit sourd remplissait Etain; il me semblait qu'un corps de troupe etait en marche. Ne s'apercevrait-on pas de mon absence? La porte s'ouvrit, et mon paysan parut. --Il est temps, me dit-il en jetant par terre un paquet qu'il avait sous le bras. Je me depouillai de mon uniforme, veste, large pantalon, ceinture, calotte. Je dus meme me separer de mon fidele tartan. En un tour de main, j'endossai un costume d'ouvrier besoigneux; rien n'y manquait, ni
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