uccessivement renforcees par quelques detachemens
venus du Nord, et par plusieurs des divisions que la paix avec l'Espagne
rendait disponibles. Hoche se fit autoriser a tirer de nouveaux
detachemens des deux armees de Brest et de Cherbourg, pour en augmenter
celle de la Vendee, qu'il porta ainsi a quarante-quatre mille hommes. Il
etablit des postes fortement retranches sur la Sevre Nantaise qui coule
entre les deux Vendees, et qui separait le pays de Stofflet de celui de
Charette. Il avait pour but d'isoler ainsi ces deux chefs, et de les
empecher d'agir de concert. Charette avait entierement leve le masque,
et proclame de nouveau la guerre. Stofflet, Sapinaud, Scepeaux,
jaloux de voir Charette nomme generalissime, intimides aussi par les
preparatifs de Hoche, et incertains de l'arrivee des Anglais, ne
bougeaient point encore. L'escadre anglaise parut enfin, d'abord dans
la baie de Quiberon, et puis dans celle de l'Ile-Dieu, en face de la
Basse-Vendee. Elle portait deux mille hommes d'infanterie anglaise, cinq
cents cavaliers tout equipes, des cadres de regimens emigres, grand
nombre d'officiers, des armes, des munitions, des vivres, des vetemens
pour une armee considerable, des fonds en especes metalliques, et enfin
le prince tant attendu. Des forces plus considerables devaient suivre si
l'expedition avait un commencement de succes, et si le prince prouvait
son desir sincere de se mettre a la tete du parti royaliste. A peine
l'expedition fut signalee sur les cotes, que tous les chefs royalistes
avaient envoye des emissaires aupres du prince, pour l'assurer de leur
devouement, pour reclamer l'honneur de le posseder, et concerter leurs
efforts. Charette, maitre du littoral, etait le mieux place pour
concourir au debarquement, et sa reputation, ainsi que le voeu de toute
l'emigration, attirait l'expedition vers lui. Il envoya aussi des agens
pour arreter un plan d'operations.
Hoche, pendant ce temps, faisait ses preparatifs avec son activite et sa
resolution accoutumees. Il forma le projet de diriger trois colonnes,
de Challans, Clisson et Sainte-Hermine, trois points places a la
circonference du pays, et de les porter sur Belleville, qui etait le
quartier-general de Charette. Ces trois colonnes, fortes de vingt a
vingt-deux mille hommes, devaient, par leur masse, imposer a la contree,
ruiner le principal etablissement de Charette, et le jeter, par une
attaque brusque et vigoureuse, dans un desordre tel qu'il ne put
prot
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