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etait retourne en Bretagne, ou il avait tout prepare pour un
redoublement d'hostilites. Pendant l'expedition de Quiberon, les chefs
de la Vendee etaient demeures immobiles, parce que l'expedition ne se
dirigeait pas chez eux, parce qu'ils avaient defense des agens de Paris
de seconder Puisaye, et enfin parce qu'ils attendaient un succes avant
d'oser encore se compromettre. Charette seul etait entre en contestation
avec les autorites republicaines, au sujet de differens desordres commis
dans son arrondissement, et de quelques preparatifs militaires qu'on lui
reprochait de faire, et il avait presque ouvertement rompu. Il venait de
recevoir, par l'intermediaire de Paris, de nouvelles faveurs de Verone,
et d'obtenir le commandement en chef des pays catholiques; ce qui etait
le but de tous ses voeux. Cette nouvelle dignite, en refroidissant le
zele de ses rivaux, avait singulierement excite le sien. Il esperait une
nouvelle expedition dirigee sur ses cotes; et le commodore Waren lui
ayant offert les munitions restant de l'expedition de Quiberon, il
n'avait plus hesite; il avait fait sur le rivage une attaque generale,
replie les postes republicains, et recueilli quelques poudres et
quelques fusils. Les Anglais debarquerent en meme temps sur la cote du
Morbihan les malheureuses familles qu'ils avaient trainees a leur suite,
et qui mouraient de faim et de misere dans l'ile d'Ouat. Ainsi, la
pacification etait rompue et la guerre recommencee.
Depuis long-temps les trois generaux republicains, Aubert-Dubayet, Hoche
et Canclaux, qui commandaient les trois armees dites de Cherbourg,
de Brest et de l'Ouest, regardaient la pacification comme rompue,
non-seulement dans la Bretagne, mais aussi dans la Basse-Vendee. Ils
s'etaient reunis tous trois a Nantes, et n'avaient rien su resoudre.
Ils se mettaient neanmoins en mesure d'accourir individuellement sur le
premier point menace. On parlait d'un nouveau debarquement; on disait,
ce qui etait vrai, que la division de Quiberon n'etait que la premiere,
et qu'il en arrivait encore une autre. Averti des nouveaux dangers
qui menacaient les cotes, le gouvernement francais nomma Hoche au
commandement de l'armee de l'Ouest. Le vainqueur de Wissembourg et de
Quiberon etait l'homme en effet auquel, dans ce danger pressant, etait
due toute la confiance nationale. Il se rendit aussitot a Nantes pour
remplacer Canclaux. Les trois armees destinees a contenir les provinces
insurgees avaient ete s
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