erieurs empechaient pour le moment l'execution
d'une descente; qu'il fallait que MM. Charette, Stofflet, Sapinaud,
Scepeaux, s'entendissent pour reunir une force de vingt-cinq ou trente
mille hommes au-dela de la Loire, laquelle, reunie aux Bretons, pourrait
former un corps d'elite de quarante ou cinquante mille hommes, suffisant
pour proteger le debarquement du prince; que le point de debarquement
serait designe des que ces mesures preliminaires auraient ete prises, et
que toutes les ressources de la monarchie anglaise seraient employees a
seconder les efforts des pays royalistes. A ces instructions on joignit
quelques mille livres sterling pour chaque chef, quelques fusils et
un peu de poudre. Ces objets furent debarques la nuit a la cote de
Bretagne. Les approvisionnemens que les Anglais avaient amasses sur
leurs escadres ayant ete avaries, furent jetes a la mer. Il fallut y
jeter aussi les 500 chevaux appartenant a la cavalerie et a l'artillerie
anglaise. Ils etaient presque tous malades d'une longue navigation.
L'escadre anglaise mit a la voile le 15 novembre (26 brumaire), et
laissa, en partant, les royalistes dans la consternation. On leur dit
que c'etaient les Anglais qui avaient oblige le prince a repartir; ils
furent indignes, et se livrerent de nouveau a toute leur haine contre
la perfidie de l'Angleterre. Le plus irrite fut Charette, et il avait
quelque raison de l'etre, car il etait le plus compromis. Charette avait
repris les armes dans l'espoir d'une grande expedition, dans l'espoir de
moyens immenses qui retablissent l'egalite des forces entre lui et les
republicains; cette attente trompee, il devait ne plus entrevoir qu'une
destruction infaillible et tres prochaine. La menace d'une descente
avait attire sur lui toutes les forces des republicains; et, cette fois,
il devait renoncer a tout espoir d'une transaction; il ne lui restait
plus qu'a etre impitoyablement fusille, sans pouvoir meme se plaindre
d'un ennemi qui lui avait deja si genereusement pardonne.
Il resolut de vendre cherement sa vie, et d'employer ses derniers momens
a lutter avec desespoir. Il livra plusieurs combats pour passer sur les
derrieres de Hoche, percer la ligne de la Sevre Nantaise, se jeter dans
le pays de Stofflet, et forcer ce collegue a reprendre les armes. Il ne
put y reussir, et fut ramene dans le Marais par les colonnes de Hoche.
Sapinaud, qu'il avait engage a reprendre les armes, surprit la ville de
Montaigu, et voulut p
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