s assignats fut brisee le 30 pluviose an IV (19 fevrier).
45 milliards 500 millions avaient ete emis. Par les differentes
rentrees, soit de l'emprunt, soit de l'arriere, la quantite circulante
avait ete reduite a 36 milliards, et devait l'etre bientot a 24. Ces 24
milliards, en les reduisant au trentieme, representaient 800 millions:
on decreta qu'ils seraient echanges contre 800 millions de mandats,
ce qui etait une liquidation de l'assignat au trentieme de sa valeur
nominale; 400 millions de mandats devaient etre emis en outre pour le
service public, et les 1,200 millions restans enfermes dans la caisse a
trois cles, pour en sortir par decret, au fur et a mesure des besoins.
Cette creation des mandats etait une reimpression des assignats, avec un
chiffre moindre, une autre denomination, et une valeur determinee par
rapport aux biens. C'etait comme si on eut cree, outre les 24 milliards
devant rester en circulation, 48 autres milliards, ce qui aurait fait
72; c'etait comme si on eut decide que ces 72 milliards seraient recus
en paiement des biens, pour trente fois la valeur de 1790, ce qui
supposait 2 milliards 400 millions de biens affectes en hypotheque.
Ainsi, le chiffre etait reduit, le rapport aux biens fixe, et le nom
change.
Les mandats furent crees le 26 ventose (16 mars). Les biens durent etre
mis sur-le-champ en vente, et delivres aux porteurs de mandats sur
simple proces-verbal. La moitie du prix devait etre payee dans la
premiere decade, le reste dans trois mois. Les forets nationales etaient
mises a part; et les 2 milliards 400 millions de biens etaient pris
sur les biens de moins de trois cents arpens. Sur-le-champ on prit les
mesures que necessite l'adoption d'un papier-monnaie. Le mandat etait la
monnaie de la republique, tout devait etre paye en mandats. Les creances
stipulees en numeraire, les baux, les fermages, les interets des
capitaux, les impots, excepte l'impot arriere, les rentes sur l'etat,
les pensions, les appointemens des fonctionnaires publics, durent etre
payes en mandats. Il y eut de grandes discussions sur la contribution
fonciere. Ceux qui prevoyaient que les mandats pourraient tomber comme
l'assignat, voulaient que, pour assurer a l'etat une rentree certaine,
on continuat de payer la contribution fonciere en nature. On leur
objecta les difficultes de la perception, et on decida qu'elle
aurait lieu en mandats, ainsi que celle des douanes, des droits
d'enregistrement, de timbre, des
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